Le bus magique
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le 26 sept. 2017
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A mon tour d'être totalement conquis par cette merveille d'écriture qui condense en 75 minutes une formidable palette de sentiments et d'émotions rendue possible par un scénario aussi simple qu'évident : un conducteur de bus souriant qui remercie tout ceux qui s'écarte de la route (d'où son surnom de "Mr merci" conduit ses passagers d'un petit village reculé jusqu'à Tokyo en devant passer deux cols. Ce n'est pas vraiment un road-movie ni une variation de Boule-de-suif (quoiqu'une scène pourrait s'en rapprocher) mais un film profondément japonais avec ce style entre le néo-réalisme et la chronique humaine où tout passe avec délicatesse, courtoisie qui laisse deviner une gravité et fatalisme autrement plus amer, le tout avec une concision et une capacité à glisser d'un registre à l'autre en quelques secondes, sans jamais s'attarder.
On croise, voire entrecroise fugacement, une bonne vingtaine de personnages, et tous enrichissent un passionnant portrait du Japon des années 30 : la crise économique qui charrie ses chômeurs et ses fortunes brisées, l’émergence d'une nouvelle classe sociale de nouveaux riches méprisant (se déplaçant en voitures de luxe qui tombent en panne et fauchent les enfants), les travailleurs immigrés coréens qui conçoivent des routes qu'ils n'emprunteront jamais (séquence incroyable à priori improvisée lors du tournage), des troupes de Kabuki itinérantes, des jeunes filles vendues par leur famille, la résignation de devoir monter à Tokyo travailler dans des conditions éprouvantes... Sans oublier quantité d'autres rencontres plus ou moins légères comme des enfants qui courent pour s'accrocher à l'arrière du bus, des paysannes en demande de disques à la mode, de vieux libidineux ridicules, de personnes en deuils ou allant à un mariage...
La liste serait longue à dresser (75 minutes donc) mais chaque séquence est délicieusement composée et interprétée avec un tournage entièrement en extérieur et dans un bus en déplacement sur de vraies routes de campagnes cabossées pour un immersion immédiate dans les vallées verdoyantes, les chemins en montagnes et les petites bourgades.
Merci Mr Merci !
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 100 ans de cinéma japonais - 1ère partie
Créée
le 22 oct. 2018
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