Pas le plus réputé et estimé des films avec Charles Bronson, Monsieur Saint-Ives souffre d’un double handicap. D’un côté, pour les amateurs de films policiers, le scénario manque d’épaisseur ; de l’autre, pour les amateurs de Bronson, le film manque d’action. Aussi l’ensemble peine-t-il à convaincre ces deux publics potentiels. Il n’est pourtant pas dépourvu de qualités avec une distribution de premier ordre, une musique de Lalo Schifrin parfaitement dans le ton, quelques notes d’humour et une mise en place des plus intrigantes.
Mais si la première partie est plutôt réussie et pourra ravir aussi bien les amateurs de policiers et de Bronson, la deuxième se perd. Entre une intrigue parfois confuse dont le cheminement laisse parfois perplexe, certains passages qui n’apportent strictement rien, des personnages qui apparaissent puis disparaissent et une perte évidente de rythme, l’ensemble s’enlise jusqu’à un dénouement attendu qui ne parvient pas à provoquer la moindre tension. Bronson perd le goût des répliques au fil des minutes et devient totalement spectateur des dernières péripéties. On comprend mal les intentions et les motivations réelles de son personnage qui ne maîtrise rien mais qui ne semble jamais non plus dépassé par les événements.
Le film avait sûrement un réel potentiel mais, faute de choisir une véritable direction pour ses personnages et son propos, il finit par s’égarer. Avec un personnage principal plus typé et une intrigue mieux ficelée, on aurait pourtant pu avoir droit à un résultat tout à fait divertissant tel qu’il se présentait pendant sa première partie.