Monsieur Verdoux par Johannes Roger
Adaptation libre de la vie de Landru, ce film contient plus d’un point commun avec la version que Chabrol réalisera quelques années plus tard. Le récit est dans l’ensemble assez cynique et ironique, un ton inhabituel chez Chaplin, il ouvrait là une nouvelle voie dans son œuvre qui culminera avec le réjouissant jeu de massacre de « Un roi à New York ». L’humanisme de l’auteur ressurgit tout de même au détour d’une scène. Mr Verdoux veut tester un nouveau poison sur une jeune prostituée, il finit par se reconnaître dans le récit que lui fait cette jeune fille perdue, il décide non seulement de l’épargner, mais également de lui venir en aide. Toute l’ambiguïté de la morale du personnage est là. A la fois bon samaritain et tueur froid motivé par sa propre survie et celle de sa famille. On est désormais bien loin du comique enfantin de Charlot.