Monster on a plane est une petite production allemande qui cite du Critters (la peluche "bébé" du monstre en est une simple resucée), mais aussi Y'a-t-il un pilote dans l'avion (l'acteur qui interprète le pilote a été choisi pour ressembler à Leslie Nielsen, mais il ne sert à rien d'autres dans le film), Predator (la bestiole voit en infrarouge, avec les mêmes bruitages que le film Predator) ou encore Alien 3 (on nous refait la scène des têtes du monstre et de la victime collées), ce qui ressemble à un patchwork de références inutiles (et bien surlignées pour être sûr de ne pas les rater) qui masquent mal un film autrement vide d'intérêt. Il y a tellement mieux, tellement plus fou, dans les films à concepts décalés (on regrette carrément notre bon vieux Des Serpents dans l'avion, qui passe pour un chef-d’œuvre à côté de celui-ci), surtout qu'il passe après le récent film allemand d'attaque d'avions par des nazis chevauchant des requins-zombies volants avec la même actrice en vedette (Sky Sharks, qui est nul, mais joyeusement nul, lui, au moins, et dans lequel Eva Habermann s'amuse vraiment plus qu'ici). Monster on a plane accuse malheureusement des cuts au noir infernaux, qui séparent les scènes comme dans un montage d'étudiant qui n'a pas eu le temps de finir, s'offre une caméra qui gigote sans arrêt (même quand il ne se passe rien), peut compter momentanément sur la sympathie du "petit monstre" (le look est marrant, sa gestuelle de Muppet aussi) mais pas sur sa version "adulte" totalement illisible (on ne comprend rien à ce qu'on regarde), à la vision infrarouge qui est conservée (alors que la bestiole adulte n'a plus d'yeux ?) mais qu'on mixe quand même avec la scène "Alien 3" (on oublie un instant que sa vue infrarouge est là, pour faire croire que le fait de ne pas bouger va changer quelque chose...). Ce je-m’en-foutisme sur les fonctionnements de la bestiole (pourtant au cœur de l'intérêt du film) donne un goût amer au visionnage, comme si l'on regardait le brouillon peu réfléchi d'un bon film de série Z. Un peu comme Cyst (l'attaque du kyste géant...oui, on a les visionnages qu'on mérite) avec encore Eva Habermann (toujours dans les chefs-d’œuvre à Oscars, comme vous pouvez le constater : on l'aime bien), le concept de base n'est pas mal, le début est même entraînant, la bestiole est amusante, mais une fois la surprise passée, le film ne sait absolument pas quoi faire de cette idée de départ, alors il accumule les références à d'autres films pour gagner du temps, il insère de plus en plus de cuts au noir pour lier (très mal) ses scènes et aller plus vite, il fait grossir de façon brouillonne sa bestiole (qui n'a plus ni charisme ni logique de fonctionnement : une déception), et il fonce vers un final qui est très prévisible. Monster on a plane peine à coudre son patchwork de références filmiques alors que son concept s'effondre, résultat : il se retrouve avec un parachute troué en plein crash... boom.