Le point positif de Monsters c’est qu’il ne dure que 1h36 mais le hic c’est qu’il dure tout de même 1h36. Si bien qu’au bout de 30 minutes de rien, on se dit que le meilleur est à venir et au bout d’1h20 de toujours autant de vacuité, on prie pour que le pire soit derrière soi.
Derrière un pitch sympathique, sans être vraiment d’une grande originalité par les temps qui courent, se cache un film carrément raté faute d’un travail d’écriture poussé et d’une réalisation flemmarde. Et qu’on ne me raconte pas qu’ils manquaient de moyens, qu’ils tournaient sans autorisation etc. Pour moi, cela n’a aucun impact car nombre de très bons films ont pu se faire sans des millions, et parfois dans la crainte de se faire arrêter à tout moment.
Je n’en démordrai pas, un bon film (même pas un excellent !) se doit d’avoir un scénario robuste ou, faute de mieux, au moins une réalisation qui va un peu plus loin que le bout de sa lentille. Monsters se veut l’histoire d’un couple en construction, cherchant presque le sens de la vie, avec pour toile de fond une invasion de monstres venus de l’espace. Soit. Mais au lieu de cela, on nous montre une bluette adolescente et ridicule, sans aucune profondeur, trois monstres et demi qui se tartinent les tentacules d’énergie électrique, tout ça en 72h. Quelle épopée !
Le monologue du crétin de héros, perché sur son temple mexicain, les yeux dans le vague, philosophant sur la vie, n’en devient que plus consternant.
Ce film devient alors peu à peu pitoyable, s’engluant dans la volonté de bien faire, mais ratant le coche par tant de naïveté. On dirait un petit oiseau tombé du nid, tentant de se remettre sur ses pattes, imaginant même pouvant s’envoler, alors que nous on hésite entre le prendre dans ses mains pour le soigner et l’achever d’un bon coup de semelle.
Si bien que j’ai tenté tout le long de lui trouver des excuses sans pouvoir retenir mon énervement dès le générique de fin.