Monster : Dark continent n’est pas une suite à proprement parler. Il s’agit d’une histoire indépendant qui se situe simplement dans le même monde 10 ans plus tard.
On suit un jeune soldat, Michael, qui quitte sa banlieue de Detroit pour partir au Moyen Orient. Là-bas, les bombardement contre les créatures géantes tuent également la population locale qui, du coup, se retourne contre les américains. Michael part en mission avec son escouade pour retrouver des soldats disparus en territoire compromis.
Cinématographiquement, ce film se situe dans la ligne droite des films sur la guerre du Viet Nam. On a droit à la débauche des racailles qui cherchent à vivre à fond avant d’affronter la mort, au vétéran impitoyable car traumatisé et suicidaire, aux multiples scènes de vol en hélico avec des bleusailles rigolardes sur fond de rock agressif et, évidemment, à du drame. Le réalisateur pousse également le mimétisme jusqu’à reproduire la découverte de la culture locale forcément merveilleuse loin des villes occidentalisées. On a droit à la baston réaliste, à l’évasion façon super-héros et au dépassement de soi. Ok, pourquoi ne pas reprendre ce genre ?
Niveau intrigue, les monstres me paraissent être une allégorie de toutes les raisons (comme les monstres, la plupart du temps imaginaires) pour lesquelles les USA ont fait la guerre au Moyen Orient. Les soldats se battent contre des créatures improbables mais cette guerre tue la population locale qui se transforme en adversaires très réels et furieux (l’accent est d’ailleurs mis sur leur colère avec le paysan ou les soldats ennemis lors de la capture).
Une autre lecture me paraît être la terreur de la paternité. En effet, dans ce film, les enfants passent leur temps à mourir. Ok, cela permet de montrer toute l’horreur de la guerre, mais c’est très appuyé. Le premier soldat à mourir (mort dramatique qui dure des plombes) est le seul père du groupe. Idem, le vétéran déplore sa paternité qu’il ne sait pas assumer. Enfin, le monstre final est ce que devient le mignon petit bébé alien ailé, allégorie du fils qui tue son père. La relation paternelle entre la bleusaille et le vétéran finit d’ailleurs par le démontrer. Pour un homme, faire des enfants revient à se mettre en danger de mort.
En conclusion, Monster : Dark continent est un film de guerre classique assez larmoyant, dur, mais avec de jolis monstres géants (dont on se fout néanmoins passablement, il faut dire). Peu de contenu technique (n’attendez pas de voir de l’équipement militaire ou des armes spécialisées) et beaucoup de drame.