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Le buddy movie en animation, Pixar l’a quasiment inventé avec le premier Toy Story. Monsters Inc. vient complimenter la formule avec un nouvel univers bariolé aux textures loin des limitations plastiques de Woody et Buzz, et à la tonalité plus dynamique encore qui suit le tempo de la bande-son jazzy de Randy Newman. Et Pete Docter (Up, Inside Out, Soul) a bien compris qu’un bon morceau qui swing est composé d’instruments distincts qui viennent s’entremêler dans un beat galvanisant.
Du genre même de l'œuvre, l’humour est omniprésent. La complémentarité de Bob et Sully (Billy Crystal et John Goodman) fait mouche, tandis que toute l’introduction à Monstropolis et au fonctionnement de l’usine se fait dans un décalage permanent entre la fin et les moyens. A ce titre, le montage où les employés de Monsters Inc. viennent collecter les cris dans les chambres est un sommet du genre. On y découvre la diversité des monstres, la nature du labeur, et un esprit de compétitivité qui place une partie des enjeux. Le tout avec des gags s’appuyant sur le burlesque, la répétition (l’histoire du tondu), ou la référence (l’entrée des héros façon Armageddon).
Au niveau émotionnel, pas besoin de s’étaler, il suffit d’entendre les interjections monosyllabiques de Boo et de voir sa petite frimousse pour être immédiatement attendri. Le pic est atteint alors que Sully se rend compte de la terreur qu’il inflige aux enfants en voyant Boo, recroquevillée dans un coin, toute trace d’innocence disparue de son visage poupon. J’ai toujours la gorge nouée. Et quand en sus la menace de Randall (Steve Buscemi) se fait de plus en plus prononcée, passant du rival surpassé au svelte maniaque, on ne peut que s’attacher davantage à notre trio bienveillant.
Enfin, le sensationnel met, déjà en 2001, les potards à fond sur ce dernier acte de voltige dans l’entrepôt de porte. La lisibilité est d’une fluidité sans faille, tandis que tous les arcs s’apprêtent à se résoudre dans une course poursuite inventive à chaque instant. Toujours aussi impressionnant.
Et Monsters Inc. de se conclure sur un dernier éclat d’émotion, alors que du hors champs fait s’entendre le “Kitty!” le plus mignon des mondes. Un autre chef d'œuvre Pixar qui n’a pas pris une ride.