Monstres & Cie
7.5
Monstres & Cie

Long-métrage d'animation de Pete Docter, David Silverman et Lee Unkrich (2001)

Promis, ils ne vous flanqueront pas la frousse

4ème film des studios, Pixar et le réalisateur Peter Docter proposent aux enfants et aux adultes de découvrir une dimension parallèle à la notre où vivent paisiblement des monstres finalement très proches de nous. Gardez votre calme, ceci n’est pas un exercice. Un enfant humain semble avoir réussi à pénétrer au sein de Monstropolis. Si vous le voyez, ne le touchez surtout pas et appelez tout de suite le CDA.


Chez Monstres et Cie, l’aventure vous sourit !


Et si nous avions tout faux sur les intentions des monstres? En particulier ceux qui se cachent sous notre lit ou dans le placard? C'est en tout cas les intentions des studios Pixar, décidant de nous offrir une réponse à la légende du monstre du placard. Bienvenue dans un univers parallèle. Plus particulièrement, bienvenue à Monstropolis. Ici, pas d'humains, que des monstres. Ils ont beau êtres effrayants, ce n'est qu'une façade. Chacun à un métier, une maison, des hobbies. Tous se promènent, on des enfants qui vont à l'école. Ils vont au restaurant, au cinéma, ils regardent la télévision.


En gros, nos monstres, à peu de choses près, ils vivent comme nous. D'emblée, Monstres et Compagnie nous plonge dans un univers familier où même si certaines choses sont différentes, tout nous rappelle notre vie quotidienne. On se plait alors à découvrir ce monde parallèle au notre, juste derrière la porte de notre placard. Un monde qui, pour pouvoir faire fonctionner à l'électricité toute l’installation de ses villes, se nourrit des peurs de tous les enfants. A Monstropolis, l'aspect intemporel est de mise. Nous sommes bien au 21ème siècle, découvrons que nos monstres ont les mêmes habitudes de consommation que nous. A Monstropolis, on mange aussi des sushis.


Basé au départ sur la crainte et la peur, Monstres et Compagnie déborde d’optimisme. Débordant d’originalité et de richesse visuelle, notre œuvre culte nous propose d’accompagner deux monstres dans leur aventure : Sully le monstre bleu au magnifique pelage, et Bob Razowski, le petit cyclope vert très bavard.



Tous à vos postes, branlebas de terreur !



Ils font peur, et ils le font bien


Très vite, tout comme le monde dans lequel ils évoluent, nos deux héros obtiennent notre capital de sympathie. Numéro 1 de Monstres et Cie, Sully, il est reconnut par ses collègues comme le plus efficace de toute l'entreprise. Haut de plus de 2mètres, arborant une paire de cornes, de gros crocs et d'un gros gabarit, notre monstre, quand il montre les dents, il fait peur. Et pourtant, en dehors du travail, c'est tout l'inverse.


Sympathique, posé, généreux, sensible, celui qui devait être la dernière chose qu'un enfant voudrait croiser dans son placard, va s'avérer devenir une boule de poil câline et protectrice. En faisant la connaissance de Booh (c'est comme ça qu'il surnommera l'enfant perdue), notre héros collectionneur de cris, voit sa vie, et la conception de la vie qu'il vit depuis toujours, chamboulée par une petite fille humaine. Après des débuts houleux et tordants, montrant Sully se comportant avec la gamine comme un maitre s’occupe de son chien, leur relation basculera en plein dans la tendresse amenant bien entendu à nous faire verser quelques larmes. Booh va apporter à Sully, comme Sully va apporter beaucoup à Booh. Alors que l'un développera son propre livre arbitre, l'autre découvrira que tous les monstres ne sont pas méchants.


Aux cotés de Sully, Bob, son complice. Appartenant à la classe des petits monstres, bagarreur bien qu’ayant un petit gabarit, Bob déborde d’assurance, joue les beaux gosses, use de sa tchatche pour se sortir de bien des problèmes. Que ce soit ses rapports avec sa supérieur, la froide Germaine, ou Celia, la secrétaire de Monstres et Cie et petite amie, Bob déborde de présence. Tout comme le design si vrai de Sully, on se plait à admirer les détails de l’apparence de Bob. L’expressivité de son visage, sa gestuelle si fluide, ses mimiques, ses répliques savoureuses.


Quant à Booh, notre petite fille à couettes et au pyjama rose, elle gagne sans hésiter notre cœur. Naïve, enjouée, innocente, ne s'exprimant qu'en onomatopées, quasi-muette, parfaitement expressive, du haut de ses trois pommes, Bouh fait basculer notre film dans l'émotion. Rire et larmes en prévision.


Disney/Pixar, il faut un méchant pour jouer avec nous, nous terrifier, nous faire rire, nous faire stresser pour nos héros. Là fait son entrée: Léon. Mi-lézard, mi-caméléon, ce monstre doté de huit pattes et se faufilant partout, fait autant peur qu'il nous rend hilare par ses expressions si perfides et sa voix délirante (le doubleur de Nicolas Cage fait des merveilles). Numéro 2 des terreurs d'élite, lorgnant de très prêt la place de Sully quitte à tricher, notre bad guy charismatique gagnera lui aussi nos faveurs.


De Henry Waternousse le PDG paternaliste de Monstres et Cie, aux collègues délirants de Bob et Sully, Monstres et Cie rend réel cet univers imaginaire. On s'amuse à découvrir tous ses petits détails, toute cette galerie de monstres au caractère et à l'apparence différents les uns des autres, tout comme on se retrouve captivé par l'histoire.



Sully, il ne faut pas l’appeler. Tu commences par l’appeler et tu
finis par t’attacher !



On a toujours besoin d’un petit noe-noeil chez soi.


Plus fluide, plus réaliste que Toy Story 1, Monstres et Cie voit Pixar monter d'un niveau question animation. La texture, les détails des décors, objets, expressivités des personnages principaux, secondaires et figurants, la coloration chaude de l’image, bluffe. L'atmosphère est efficace. Chaque moment, chaque lieu visité sera intense, époustouflant. Pour sa musique, Monstres et Cie peut se vanter d'avoir un compositeur qui maitrise son sujet. Après nous avoir fait vibrer avec Toy Story 1 et 2, Randy Newman remet le couvert. Dès le générique, le compositeur nous met dans l'ambiance. Son choix: le jazz.


https://www.youtube.com/watch?v=_WRKbu5j0O0


Mélodieux, mémorable, amusant, que ce soit le morceau choisit comme thème principal, ou les autres titres accompagnant diverses scènes, Newman et ses musiques collent à merveille à l'âme de notre film. Joie, fantaisie au rendez vous, pour notre plus grand plaisir.


Au passage, à travers notre histoire, petites critiques sur les préjugés, discriminations et racisme, avec, bien entendu, des valeurs dignes de Disney. Amitié, entraide, protection, bref, les thématiques récurrentes des studios.



Si t’es pas joli, sois au moins poli !



Au final, charmant, poétique, inspirant, émouvant, délirant, hilarant, Monstres et Cie, de par son histoire originale et ses personnages monstrueusement attachants, c'est une valeur sure de Disney Pixar. Un bijou du cinéma d'animation, un chef d'œuvre cultissime à voir et à revoir sans modération.

Jay77
10
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le 16 avr. 2018

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Jay77

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