Revu Monstres & Cie récemment pour me rafraîchir la mémoire sur le sujet afin d'en fait une critique en bonne et due forme.
Monstres & Cie est un film dont la technique est à mi-chemin entre le très lisse 1001 pattes, le rigide Toy Story 1 et le très fluide Raiponce. Globalement, un grand nombre de personnages est peu détaillé et se compose d'une texture peu mise en relief (Bob Razowski lui-même demeure une simple boule verte sur pattes). Le déplacement des personnages - à l'exception des héros, de Bouh et du directeur de la société où travaillent Sully et Bob - manque parfois de souplesse et l'enfant que l'on voit à la fin est aussi filiforme et raide que l'est Sid dans le premier volet de la saga Toy Story. Par contre, la fourrure de Sully et l'iris de Bob sont tout simplement superbes.
D'un point de vue du scénario, les auteurs sont partis sur l'idée que les monstres que l'on croit voir dans nos placards ou sous nos lits, enfants, sont réels et se servent de nos cris d'effroi pour alimenter leur pays en énergie. A partir de là, les concepteurs s'en sont donnés à cœur joie sur l'apparence des monstres en question, multipliant les yeux, les bras, les têtes, les jambes... à volonté ; et en créant un système de gestion des portes particulièrement bluffant. Et puis, ils instaurent quelques règles de ce monde monstrueusement coloré qui conduisent à inversion des rôles très cocasse.
Pour ce qui est des personnages, Bob et Sully sont assez classiques et donc peu intéressants. A contrario, Bouh est d'une "mignonnitude" confondante et donnerait presque envie d'avoir la même chez soi. Mention toute particulière pour Léon que j'aime beaucoup (c'est normal, c'est le méchant), même s'il n'est pas dans mon top 5 des meilleurs antagonistes Disney. Sinon, tous les autres sont sans intérêt.
En fait, ce qui pêche le plus dans ce film, c'est la double-lecture. Si beaucoup de jeux de mots s'adressent à un public plutôt adulte (cf. le titre), tout le reste constitue un humour rase-bitume, qui ne déride finalement que les plus jeunes. De fait, passé vingt ans, on s'ennuie un petit peu (le bêtisier final est même navrant). Dommage, parce qu'il y avait de très bonnes idées qui auraient pu rendre le visionnage aussi plaisant pour les petits que pour les grands.