Betsy (Nancy Olson) n’en peut plus : c’est la troisième fois que son fiancé (Fred MacMurray) oublie de se présenter à son mariage ! Il faut dire que le professeur Brainard, comme tout savant qui se respecte, est assez tête-en-l’air… Mais pour une fois, il avait plus ou moins une bonne raison. En effet, il vient de mettre au point la découverte de sa vie, le flubber (plaxmol en VF), une matière élastique et très rebondissante, qui se fournit elle-même sa propre énergie, échappant aux lois de la gravité. En l’utilisant pour faire gagner l’équipe de basket de son université, ou reconquérir le cœur de sa fiancée, il va attirer l’attention d’un millionnaire sans scrupules, Alonzo Hawk (Keenan Wynn), mais aussi de ces messieurs du gouvernement...
Première collaboration du scénariste Bill Walsh et du réalisateur Robert Stevenson, Monte là-d’ssus inaugure un véritable âge d’or de la comédie des studios Disney, qui atteindra des sommets dans les années 1960, avec des films tels que Mary Poppins, L’Espion aux pattes de velours, Le Fantôme de Barbe-Noire, Un Amour de Coccinelle ou encore L’Apprentie sorcière, pour ne citer qu’eux.
On y trouve déjà l’humour craquant qui sait exploiter à fond le postulat de base dans des scènes cultes, telles que cette scène où l’équipe de basket de l’université, constituée uniquement de petits gringalets, parvient à vaincre une équipe de gros durs grâce à l’invention du professeur Brainard, qui leur permet des sauts de plusieurs mètres de haut (on retrouvera d’ailleurs des scènes du même genre, avec le rugby dans la suite de ce film, Après lui, le déluge, ou avec l’athlétisme dans Le Fantôme de Barbe-Noire). Si les effets spéciaux ne sont pas encore à leur meilleur niveau (dans la scène du basket, on voit se répéter plusieurs fois la même séquence d’affilée), c’est trop drôle pour qu’on s’en soucie, et le scénario est bien écrit et suffisamment rythmé pour qu’on ne s’arrête pas aux légères incohérences. On n’atteint pas encore tout-à-fait les futurs chefs-d’œuvre de Stevenson, mais on craque déjà… Au vu de la carrière que va suivre par la suite le duo Walsh-Stevenson, on voit bien que ça ne fait que commencer, et on ne peut que s’en réjouir !