Eki Eki Eki Pataaaaaaaang
Mon premier contact avec les Monty Python (et le seul à ce jour qui ait réussi à me séduire). Intriguée par l'évocation de la scène du Chevalier Noir par mon professeur de philosophie, j'ai décidé de me faire offrir ce DVD à Noël, sans savoir dans quoi j'allais réellement tomber.
Autant que vous le sachiez tout de suite, j'ai eu besoin d'un petit temps d'adaptation avant de fondre totalement pour cette œuvre qui transpire l'humour anglais. C'est tantôt absurde, tantôt lourd, tantôt gras. Il y en a pour tous les goûts, le premier style dominant largement les deux autres. Et c'est tant mieux. Tant mieux parce que c'est ce que j'ai préféré (l'humour scato ne m'ayant jamais fait rire là où un gars qui perd son bras en clamant : "it's just a scratch!" déclenche immédiatement mon hilarité). Ce film est une enfilade de passages où les comportements loufoques alternent avec les réflexions incongrues. Où on découvre pléthore de personnages tous plus siphonnés les uns que les autres (même le Roi n'est pas en reste, avec son incapacité à compter jusque trois et sa science des noix de coco), la plupart se basant sur le mythe du Roi Arthur et des chevaliers de la Table Ronde.
Oui, parce que ce film se veut relater la quête du Graal par ces derniers qui sont, je vous le dis de suite, loin d'être des héros purs et durs. Au contraire même. Quand ils ne sont pas stupides, ils sont trouillards ou maladroits. Ceci dit, pas besoin de connaître le conte arthurien pour suivre cette aventure. Il vous suffira de brancher votre sens de l'humour en mode "outre-Manche" et vous aurez gagné la partie. De toute façon, dès le générique, vous serez immédiatement plongé dans le bain et saurez si oui ou non vous pourrez survivre à tant de non-sens (attention les yeux !).
En effet, Monty Python Sacré Graal, c'est de l'illogisme à plein tube, où les scènes cultes sont entrecoupées d'enluminures perverses, où les répliques mythiques sont agrémentées d'effets spéciaux de haute volée (*tousse*), où les hirondelles transportent des noix de coco et où les Français ont un vocabulaire particulièrement riche. Bref, les réalisateurs se sont éclatés comme des petits fous, dégommant l'histoire originelle dans la joie et la bonne humeur. A nous de nous laisser embarquer dans leur délire pour suivre avec le sourire aux lèvres cette belle brochette de bras-cassés dans la quête la plus décousue qui soit.
Une chose à savoir avant que vous ne glissiez le DVD dans votre lecteur, il n'existe pas de VF. Le film est entièrement en anglais (avec des sous-titres) donc, si vous avez la flemme de lire et que votre niveau dans la langue de Shakespeare est au ras des pâquerettes, accrochez-vous. Car c'est une œuvre qui mérite d'être vue, au moins une fois, pour ne pas mourir idiot. Puis, pour le coup, rien ne vaut la VO avec cette multitude d'accents et d'intonations qui sent bon le Darjeeling. Et si vous ne comprenez pas tout au premier visionnage, ne vous inquiétez pas, c'est normal (personnellement, les moines qui se tapent le front avec une planche me laissent toujours perplexe).