De l'art pour les braves.
Plus ça va, plus j'ai la désagréable impression que les longs-métrages de George Clooney cinéaste perdent petit à petit toute saveur. Passés les excellents "Confessions d'un homme dangereux" et "Good night, and good luck", le représentant de Nespresso n'a proposé que des essais fades et bien trop gentillets, que ce soit sa comédie romantique old school "Jeux de dupe" ou son inoffensive politique-fiction "Les marches du pouvoir".
Le bonhomme avait une fois encore un sujet en or entre les mains, à savoir la création du Monuments, Fine Arts, and Archives Program, groupe créée en 1943 par Eisenhower sur l'initiative du conservateur George L. Stout, dans le but de récupérer les oeuvres d'art volées par les allemands.
S'inspirant du livre de Robert Edsel, Clooney passe malheureusement à côté de son sujet, peinant à imposer un rythme et un véritable point de vue, minimisant de plus le rôle de la conservatrice de musée Rose Valland (dont le nom est modifié ici), réduite à peau de chagrin, au profit des bidasses américains.
Bien que la reconstitution soit soignée, l'ensemble ne décolle jamais et ne propose qu'un divertissement mou, sans envergure, rappelant dans sa légèreté "De l'or pour les braves" mais sans en avoir l'efficacité ni la folie douce. Clooney sous-exploite également son casting mirobolant, aucun des prestigieux comédiens n'ayant un rôle un tant soit peu construit à jouer. Seuls Bob Balaban et Bill Murray apportent une petite étincelle de fantaisie et d'émotion mais c'est finalement bien peu.
Personnalité engagé tout autant que star des tapis rouges, George Clooney a sacrément intérêt à se sortir la cafetière du fondement, car il serait sincèrement dommage que ses débuts remarqués à la mise en scène n'aient été qu'un simple pétard mouillé.