Des mois qu’on attendait ce qui s’annonçait comme l’un des évènements de ce printemps (du Cinéma qui plus est), qu’on attendait Jean Dujardin dans le grand bain de la haute d’Hollywood, avec Murray, Damon et consorts, qu’on attendait Clooney au tournant pour évoquer ce chapitre trop peu évoqué de la Seconde Guerre Mondiale.
1944 à New-York : le Lieutenant Frank Stokes obtient l’autorisation par Eisenhower de monter une escouade de 7 hommes, les Monuments Men, dont le rôle sera d’empêcher la destruction par les nazis des grandes œuvres d’arts dans toute l’Europe.
C’est tout. Pas de rebondissements, pas d’action, pas d’élément foncièrement perturbateur, rien, nada, que t’chi. Le pitch pendant 2 heures, et c’est tout ma gueule ! Pour tout vous dire, c’est même trop facile, les choses se passent sous nos yeux sans grande intensité, sans qu’on soit réellement dedans. Et ce n’est même pas mou, c’est juste plat, fade, sans saveur, mal cuisiné.
La faute à ce scénario copié collé du roman éponyme de Robert M. Esdel, à ce manque de rythme cruel, à ces artifices scénaristiques complètement dispensables, à cette direction d’acteurs faiblarde, à cette absence de mise en scène (ou alors mauvaise), à ces mauvais raccords qui plombent l’esthétique général du film.
Et surtout la faute à ce fric fou dépensé dans un casting de renom, qui au lieu d’être exploité pour son talent est payé à réciter des dialogues mal rédigés. Seul Bill Murray tire son épingle du jeu pour son éternel regard de chien battu, et encore, peut mieux faire… Quant à Jean Dujardin, que j’affectionne particulièrement d’ordinaire, il nous offre ici une interprétation très caricaturale de lui-même. Ne lui jetons pas la pierre, on ressent bien là toute la pression qui pèse sur ses épaules aux côtés d’un tel casting. MAIS QUAND MEME !
Le plus triste, c’est finalement pour le sujet du film, à savoir les œuvres d’art, sur lesquelles on se penche à peine alors que nous sommes en présence de 7 spécialistes en la matière. Moi qui voulait me cultiver, c’est raté, me divertir, pareil. Un documentaire aurait été plus efficace, sans nul doute.
Au final, George Clooney n’a fait qu’effleurer son propos sans jamais à aucun moment être entré dans le vif du sujet. Reste l’impression d’un film fait à la va-vite, pour le seul prétexte d’adapter une histoire bankable, tout au plus pour brandir une énième fois le drapeau des Etats-Unis libérateurs de 1944, pourfendeurs de la paix et garants de notre culture. Des mois qu’on attendait cet Inglourious Basterds version Rembrandt, j'espère au moins qu'il aura satisfait la quinzaine de personnes âgées présente à mes côtés dans la salle. Quoique, j’en ai entendu ronfler.