Cet alignement de stars bankables sur l'affiche peut faire peur autant que rêver, même si la jurisprudence Ocean's donne peu d'espoir d'atteindre les ambitions initiales.
Et clairement ici l'Histoire dépasse l'histoire. Clooney réalisateur ne sait pas du tout narrer l'histoire, le rythme autant que la lecture sont brouillons et on s'emmêle sans arrêt les pinceaux. Le ton est aussi un peu bizarre, tantôt épique, tantôt dans la comédie un peu lourdingue (le dernier volet de l'œuvre sur laquelle Frank et Prestonlisent la carte).
Le nombre trop importants de personnages principaux, et le fait qu'il soient souvent à l'image ensemble noie un peu leurs personnalités, on à du mal à s'intéresser et donc à s'émouvoir de leur sort (la mort de Jean Claude par exemple est totalement superficielle, même dans son évocation post décès). Finalement c'est le duo formé par Matt Damon et Cate Blanchett qui est le plus intéressant, évoluant un peu en marge de leurs compères et permettant de créer un véritable connexion avec le spectateur.
Comme souvent avec ce genre de casting, les acteurs se regardent un peu jouer, caricaturant leurs propres caractéristiques (Dujardin en fait un peu trop, Clooney veut trop en imposer.
On coche aussi toutes les caricatures de la guerre, avec les français amis des américains, les méchants allemands et les russes trop rustres: on voit que ça a été écrit par un américain, et on se questionne même souvent sur le côté historique du récit. J'ai aussi trouvé la mise en scène un peu hasardeuse: les parisiens et plus largement les habitants des villes complétement absents, idem pour les femmes, les lieux de guerre sont bien trop propre, les mines et les œuvres aussi...
Finalement c'est un film vraiment passable (j'écris ma critique le lendemain du visionnage et j'en ai déjà oublié la moitié), bien intentionné mais tiède. On fini le visionnage frustré, car le casting promettait mieux et que l'histoire semble intéressante, mais abordé de façon trop floue et sans doute avec un parti pris qui en gomme un peu l'essence. On retiendras seulement la BO, réalisée par l'incontournable Alexandre Desplat.