Moon
7.3
Moon

Film de Duncan Jones (2009)

"I Am ! The One And Only..."

Non, il ne s'agit pas d'un son extrait de CSS kikoo-mégaPGM-lol, mais plutôt d'un film qui n'entrerait jamais dans le champ de connaissances du joueur moyen du FPS.
Moon joue plutôt dans la cour des films de SF. Bien large case que celle-ci, où se côtoient les œuvres les plus chimériques et celles les plus cartésiennes. Lui, il ne se détourne pas de la crasse et propose, en plus de décors d'influence Steampunk, une vision pessimiste des lobbys industriels du futur.

Le progrès technologique ne se fait pas réellement sentir, mais on sent la préférence avouée du réalisateur pour une esthétique cinématographique qui a déjà fait ses preuves et qui renvoie donc au bagage représentatif du spectateur. Star Wars (l'intérieur des maisons sur Tatooine, entre autres), Alien (le vaisseau principal), tout paraît fait pour toucher à une esthétique futuriste déjà codifiée, pour la retoucher quelque-peu (clap-clap dans les mains, véhicules lunaires tout-terrain façon Mass Effect), mais sans trop la faire évoluer sous peine de la dénaturer et de perdre en référentiel connotatif.

La mise en scène est d'une sobriété remarquable, plus que le scénario, qui se posent tous deux en antidote de l'école Nolanesque que tant de gens aiment tant... décrier. Cette sobriété est surtout synonyme de froideur aride. Celle-ci transparaît dans le ton des couleurs, quasi absentes, tout juste nuancées par des « couleurs vives » plaquées à l'emporte-pièce pour souligner le désarroi, le désœuvrement, l'ennui et l'attente... voire le drame. Pour faire un parallèle osé, je dirais qu'il est quelque-part dans une même branche génétique que le remake de Solaris, pourtant moins réussi que Moon. Apaisé, clair, limpide, presque onirique. A ce titre, la bande-son au poil y fait beaucoup. Elle s'avère mature et fidèle au sentiment d'isolement et de quiétude que l'on éprouve en suivant les lignes du scénario.

Un des thèmes centraux du film, touchant fondamentalement à la dystopie, est bien sûr l'éthique. Celui-ci est posé de manière inventive et intelligente, si bien que la SF n'est pas une fin mais un moyen. Que ce soit pour un clone ou pour un robot, il est question de conscience, et donc de droit de vie ou de mort de ses créateurs. Si le sujet est cher aux films d'anticipation malins, il est ici traité sous un angle intéressant qui dévie de la moyenne et place le protagoniste face à ses démons.

Après la séance, j'ai eu l'impression d'avoir vu un essentiel de la SF, auprès duquel j'ai ressenti à peu près la même chose qu'en visionnant le premier Alien ; et ça, c'est fort.
Adrast
8
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le 20 nov. 2011

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Adrast

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