Moonlight. Un film sur une destinée d'un homme qui n'a jamais été réellement convaincu du genre d'individu qu'il souhaitait être. D'abord enfant, il est la tête de turc de ses camardes, et à l'aide d'une rencontre : un dealer qui va se lier d'affection pour le petit Chiron et lui apprendre que dans la vie, on devient la personne que l'on souhaite, que rien n'est écrit à l'avance. Personnage qui va par ailleurs disparaître un peu brutalement du linéaire, sans de réel explications.
Adolescent, Chiron se pose des questions sur la naissance de son désir (pour des garçons) sans jamais en devenir le thème principal. Ce n'est pas un film sur l'homosexualité. C'est un film sur les différentes étapes de la vie d'un jeune afro-américain résidant dans des quartiers peu fréquentables des Etats-Unis.
Malgré la majestueuse esthétique du film, notamment les plans sur la mère, qui sombre de plus en plus dans la dépendance, je n'ai pas été autant touchée que je pensais l'être par ce film.
Il est peut être un peu trop dirigé vers des individus précis pour réellement permettre au spectateur de se mettre à la place du personnage. Mais je pense que c'est aussi un souhait du réalisateur, de présenter le début d'une vie d'un individu moyen, avec une mère toxicomane, se sentant constamment seul, et ayant beaucoup de mal à s'ouvrir aux autres.
On est néanmoins touché par les trois acteurs, et même lors de la dernière partie avec Black, l'on retrouve le petit Chiron du début. Même si le changement physique est impressionnant.
Ce personnage qui dès ses débuts se demande un peu ce qu'il fait là, et ce qu'il doit faire de la vie.
Notamment avec la dernière scène du film, ou Chiron se retrouve face à cette question cruciale " Mais qui es-tu?" et dont même lui ne sait répondre.
Je pense que ce film est important. Il rend compte des questions de nécessité de l'être, de l'importance qu'on accorde aux gens et de notre propre importance vis à vis de nos proches, et de la société en général. De la maladroitesse des sentiments et des émotions, et de cette coquille qu'on crée sans le vouloir pour se protéger de ce monde qui nous fait peur.