Les vannes de Jimmy Kimmel, les très nombreuses piques anti-Trump de la part de Kimmel et des différentes stars qui ont défilé sur scène, des noirs récompensés à profusion pour tenter de faire oublier l'avalanche blanche de la cérémonie précédente, dont le premier acteur musulman à recevoir le fameux trophée (je vais y revenir plus tard puisque ça concerne directement le film critiqué !!!) ; voilà le modèle de prévisibilité absolu qu'a été la 89e Cérémonie des Oscars... jusqu'à la bourde "la la landienne", qui a totalement fait oublier le reste, mais vraiment tout... On oubliera très vite que Moonlight a remporté l'Oscar du Meilleur Film, ainsi que tout le tralala anti-raciste et anti-Trump, on retiendra juste la bourde...
Et je vais tout de suite dire que ce n'est nullement injuste, enfin en ce qui concerne Moonlight. Si le film a été récompensé (ce qui était prévisible car il fallait vraiment faire oublier la blancheur de la 88e et montrer aussi par la même occasion qu'Hollywood rejette Trump !!!), c'est uniquement parce que c'est un film avec des noirs. Attention, il y a absolument rien de raciste ou de quoi que ce soit de ce genre dans mes propos (je le précise parce qu'on a la fâcheuse tendance à être dans les tréfonds du politiquement correct !!!). C'est juste une constatation profondément pragmatique.
Le film est une coquille vide, où le réalisateur nous sort tout le catalogue misérabiliste possible. Noir, homosexuel dans un milieu profondément homophobe, mère prostituée qui le néglige, vit dans un milieu où règne la drogue et la délinquance, camarades qui le harcèlent parce qu'il est différent, rien de manque. Bon je ne vais pas reprocher cela au réalisateur parce que malheureusement ce genre de situations existe, misérabilisme ou pas.
Mais ce que je lui reproche fortement par contre, c'est de ne pas être profond. De se contenter la très grande majorité du temps d'aligner les séquences mallickiennes caméras en mouvement avec musique classique intégrée, donnant l'impression que ça prend plus des poses auteuristes à deux balles qu'autre chose, avec des ellipses utilisées (prétentieusement qualifiées chacune de chapitre, quitte à prendre des poses autant aller jusqu'au bout !!!) pour essayer de cacher qu'il ne se confronte jamais véritablement au sujet, pensant juste à la technique, qui n'a même pas le mérite d'être originale ou justifiée.
Heureusement qu'il y a notre premier acteur musulman oscarisé (au moins cette récompense peut se justifier par le talent et non pas par des motifs politiques, ou du moins pas entièrement !!!), Mahershala Ali, très charismatique (et dont j'adore la voix au passage !!!) qui apporte un peu de chaleur et de consistance à cet ensemble sans émotion et vide. Mais malheureusement, on peut regretter qu'il soit autant négligé, qu'il n'apparaisse pas beaucoup plus, c'est franchement dommage...
Bref, tout est fait dans l'ensemble pour que la seule et unique chose que l'on retienne soit la "bourde"...