Film a l’esthétique folle dans la banlieue de Miami. Il couvre trois époques de la vie de Chiron : enfant, adolescent et adulte.
Un gosse différent. Une différence ressentie par les autres enfants. Différence qui n'est pas acceptée, il est la victime des gros bras jusque dans son lycée. Durant les deux premières partie du film on voit un enfant découvrir son homosexualité sans lutter contre mais sans l'assumer non plus... Il se laisse porter. Et subit le rejet de la banlieue afro-américaine.
L'âge adulte est incroyable.
Physique d'homme musclé, dealer de drogue, gros rap au volant
.... On laisse derrière l'image de la victime adolescente et pourtant... une fragilité l'entoure.
Sur fond de crack de banlieue l'histoire questionne la façon dont l'enfance forge un homme, la difficulté de vivre son homosexualité surtout dans un milieu où l'on accepte mal ce phénomène. L'homosexualité n'est presque qu'un prétexte ici. Un prétexte offrir une leçon de vie sur la façon dont un homme se forge. Un prétexte pour en arrivé à cette conclusion que jamais tu ne doit laisser les autres décider qui tu es.
Des thèmes plutôt classiques mais traités avec finesse d'abord grâce à de très belles images et ensuite grâce à un jeu d'acteur de folie qui offre une sensibilité et une justesse folle au récit..
Les trois acteurs incarnant Chiron enchaînent les performances. On retrouve des expressions de visages, de attitudes aux trois époques. Incroyable de cohérence.
Les personnages secondaires sont loin d'être laissés pour compte. Pas de caricature, ils sont tous travaillés : du dealer de drogue du coin de rue, à la figure paternelle qui s'impose au début, en passant par la mère ou "l'ami", le compagnon d'exploration.