Moonlight est un film apparemment apprécié de la critique. Il a il est vrai, d'indéniables qualités mais pourtant, l'impact est moins élevé qu'attendu.


Nous suivons l'histoire de Chiron, lors de trois moments particuliers de sa vie dans le quartier un peu chaud de Liberty City à Miami. Cette division en trois actes est très intéressante et fait sens, elle permet une compréhension de ce personnage qu'un autre procédé aurait rendu moins subtile, moins forte.


Litle


Lors du premier acte, on suit le petit Chiron âgé de 8 ans et surnommé Little, il est malmené par ses camarades de classe car il est différent, il préfère la danse au football. Une dealer du nom de Juan le prend sous son aile pendant que la mère de Chiron consomme les produits vendus par ce même Juan. Et c'est terrible. Beaucoup de non dits, beaucoup de pudeurs mais des évidences qui ne sont pourtant pas encore explicites. Mais on sent poindre déjà la sensation d'exclusion, la quête d'identité, la douleur, l'intolérance et enfin la contradiction. Ainsi, les larmes de Juan constituent un des grands moments du film, où l'on voit les forces et les limites de ce personnage.


Chiron


On le retrouve plus tard à l'adolescence, vers l'âge de 16 ans, avec une mère toujours camée et des camarades de classe encore plus méchants. Tout devient clair, l'homosexualité de Chiron semble être de notoriété publique et cela libère toute la haine et la persécution jusqu'à un événement qui changera le personnage principal. La partie la plus terrible, la plus douloureuse mais aussi la plus explicite sur l'essence de ce personnage.


Black


Chiron est maintenant un homme adulte, surnommé Black, il a suivi les traces de son mentor Juan et est méconnaissable. Il a visiblement fait beaucoup de musculation et tente de masquer ce qui lui a attiré tant de tracas. Mais on ne peut pas nier qui on est et un coup de fil du passé va le lui rappeler. C'est la partie la plus mélancolique, la plus nostalgique mais aussi la plus optimiste. Il y règne un grand calme, le personnage est arrivé à maturité et est maintenant en mesure d'assumer ses choix. On en voit le cheminement et c'est, osons le dire, très beau.


Conclusion


Oui ce film est un éloge de la subtilité, les acteurs sont tellement justes, tous autant qu'ils sont. Les qualités esthétiques de la réalisation, de la photographie sont à saluer. La bande originale est également sobre et cadre bien avec l'ensemble, notamment les morceaux de classique. L'image est aussi belle que l'histoire est parfois triste. Mais sur certains plans, il y avait un peu de flou, en bas de l'écran notamment, mais globalement, ça prenait son temps, la composition des images était stylisée et permettait de montrer vraiment de belles choses. On sent vraiment tout le boulot derrière.

Andika
7
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le 16 févr. 2017

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Andika

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