Moonraker par FlyingMan

Le générique de l'épisode précédent annoncait le retour de James Bond dans Rien Que Pour Vos Yeux. Mais voilà, Star Wars était passé par là, et dans la logique de Broccoli de suivre la mouvance d'une époque, ce dernier abandonne le projet initial et utilise la nouvelle Moonraker, remise au gout du jour et délaissé de quasi tout son contenu original. Le timing est serré et ce à tout point de vue. La refonte du scénario est vite chié, on réutilise les seconds couteaux, voire même des acteurs mis sur le carreau lors du casting du précédent épisode. Dans la précipitation, la saga accouche de l'un des pires Bond. Ce qui est d'autant plus étonnant, c'est qu'il suit l'un des meilleurs. Avec le même Lewis Gilbert derrière les manettes mais qui ne pourra faire grand chose avec ce script aussi épais qu'un post-it. Seul Ken Adams, à qui on lui a octroyé un budget illimité pour ses décors pour être digne de la concurrence, s'en sortira avec les honneurs, en récoltant même une nomination aux Oscars. Pour le reste, c'est pauvre, très pauvre. Les scènes d'actions sont lentes, manquant de rythme, de son, d'intérêt tout simplement, et tombant comme un cheveu dans la soupe ! Q lui livre un gadget, boum dans la seconde, scène d'action où son utilisation lui sauve la vie. Elles sont incroyablement ridicules, que ce soit le combat avec le chinois-tête-de-cul qui suprend 007 en gueulant à chaque fois comme un dératé, les bonds irréalistes de Requin d'un téléphérique à l'autre, la gondole hors-bord en plein Venise, jusqu'à ce combat aux fusils lasers dans le vide spatial ! Grotesque ! Et ne parlons pas du fans service où les clins d'oeils à 2001 de Kubrick sont gros comme des maisons.

Si cela fonctionnait pour Star Wars, cela venait du fait qu'on était dans un univers à part entière, limite un comte. Ici l'agent secret britannique perd toute crédibilité et réalisme en pleine guerre froide. Pourtant, Moonraker fut un succès commercial, car effectivement il a répondu à une demande d'une époque. Hélas, à force de trop être en phase avec son époque, il est aujourd'hui kitchissime, limite série B, et l'un des pires James Bond de la saga...