Pathétique

Il y a un truc de très particulier avec les James Bond, c’est que je suis à chaque fois ravi de le retrouver, je ne peux m’empêcher de penser « Cette fois-ci, ça va être bien ! », mais je suis presque toujours parfaitement déçu par ce que je vois.

À vrais dire ce Moonraker commençait plutôt bien, la première heure de film est sympathique, l’aventure de l’agent secret est compréhensible, elle nous amène aux quatre coins du monde, le rythme fonctionne, les idées visuelles sont intéressantes, franchement je pensais que ça le ferait…
Mais ça, c’était avant que la production ne tombe dans une pâle parodie de Star Wars. Alors, bien sûr je m’attendais à une séquence dans l’espace, vu le contexte et l’affiche du film on ne pouvait y échapper, mais là franchement, j’ai juste le sentiment que les auteurs ont pété une durite. Limite je n’aurais pas été étonné si James Bond nous sortait un sabre laser… Bataille spatial, pistolet laser, étoile noire, l’inspiration est si forte qu’il semblerait que nous ayons basculé dans un space opera.

Pour être tout à fait honnête, ce n’est pas le seul aspect du film qui coince. J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup trop de maladresse dans le scénario, de hasard fort utile, des pirouettes excessives, l’ambiance se prête presque à la parodie, et je ne parle même pas de la rencontre de requin avec sa petite amie, sortie tout droit de la série Le miel et les abeilles. Les effets spéciaux jouent parfois leurs rôles de trompe-l’œil, mais souvent il est question de maquettes miniatures qui nous brûlent les rétines.

D’une certaine manière, je ne me suis pas trop ennuyé devant ce film (en tout cas un peu moins qu’avec les précédents), mais cela tenait à cette variété et cette accumulation d’absurdité ainsi qu’une grande dose d’action franchement amusante. De là à attribuer une bonne note à ce navet, faut pas déconner…