James débande.
Pas évident pour un reliquat de la Guerre Froide , macho et un peu con, de cohabiter avec les étoiles. Le temps qui passe fait des ravages et James Bond est comme nous tous, il ne rajeunit pas. Il a...
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En direct de la navette spatiale Moonraker, j’ai le regret de vous apprendre que James Bond s’envoie en l’air.
Mais pas nous... On reste le nez sur le bitume, le cul dans le canapé à siroter une tisane bouillante pour passer le temps. Même l’excellent Michael Lonsdale, sa qualité et son sérieux, même Jean-Pierre Castaldi en pilote de vaisseau spatiale (le directeur de casting a fumé ou quoi ?), même le mythique Georges Beller (comédien et animateur télé du mauvais côté de la France gauloise) ne sauvent pas se pauvre défilé de nunucheries collantes et dégoulinantes de scènes réchauffées au micro-onde perdant le goût de la bonne boustifaille Bondienne.
Le retour de Jaws est pitoyable. Il ne fait même plus peur ce gros nounours entiché d’une Berlinoise bigleuse aux tresses caricaturales.
Les effets musicaux sont tellement appuyés qu’on se dit que toute subtilité a définitivement quitté notre planète. On pleure presque lorsque pour ouvrir une porte par le biais d’un clavier numérique, James Bond doit reproduire une série de notes qui ne sont pas moins (tenez-vous bien !) que celles utilisées dans « Rencontre du troisième type » de Spielberg pour communiquer avec les extra-terrestres. Ce n’est plus un clin d’œil, c’est du foutage de gueule...
Grégory Lewis (le réalisateur) tire les mêmes ficelles que dans « Vivre ou laisser mourir » : Un enterrement meurtrier mais sur l’eau ; une poursuite en bateau d’abord dans Venise puis sur une rivière amazonienne qui a tout à envier à celle du Bayou ; un carnaval dans lequel Jaws se trouve emporté par la foule (non, mais franchement, 2 mètres 20 de chair musclée dans des rangers pointure 56, déchiquetant des câbles de téléphérique à pleines dents, emporté par la foule... on rigole). C’est du copier/coller sans une once d’inventivité et en moins bien.
C’est un voyage touristique autour du monde, une carte postale loupée des vacances de James avec conquêtes féminines à la clé. Le problème c’est qu’on s’en tamponne le coquillard du début jusqu’à la fin.
Les méchants ne sont plus intéressés par l’argent maintenant. C’est terminé. Tout tourne autour de l’idéologie de la nouvelle race humaine. L’arche de Noé est en place, ne reste plus qu’à détruire le monde. La mode spatiale de la décennie contamine le cinéma jusqu’à la moelle et l’on se retrouve à regarder, épouvanté, des lasers verts dignes de Cosmos 99 dans une ambiance de fausse gravité zéro ou les acteurs jouent au ralenti pour faire style...
Je suis en colère j’ai envie de casser mon fauteuil !!!!!!!!!!
Je garde tout de même une affection particulière pour la scène de la centrifugeuse ou James Bond se prend jusqu’à 12 G dans la tronche pour ressortir juste un peu décoiffé. Mais c’est uniquement parce que plus jeune, cette scène m’avait vraiment impressionnée.
Vivement le prochain.
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le 6 oct. 2011
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