Moonrise Kingdom par Awstein
Un mioche dérangé qui porte la toque de Davy Crockett disparaît d'un camp scout tiré au cordeau, pendant qu'une gamine bizarre aux paupières turquoise observe le monde à travers une paire de jumelles. Autour d'eux, Edward Norton s'effondre, Tilda Swinton fulmine, Frances McDormand doute et Bill Murray coupe des arbres à la hache. Et une tempête historique approche de l'île.
Les gags de cartoon ne sont bien sûr que prétexte, comme toujours chez Wes Anderson, à effleurer les sujets les plus importants et les plus délicats. L'adolescence un peu, avec ses hésitations et son courage, mais surtout l'appartenance : qu'est-ce que faire partie d'une famille, d'un club, d'un clan ? C'est une fois de plus le rêve de trouver sa place qui hante les personnages - ils y parviendront, parce qu'il faut croire aux happy end.
La filmographie de Wes Anderson est impressionnante : La vie aquatique, Darjeeling Limited, autant de petits chefs-d'oeuvre. Mais il y a un revers à cette médaille : le jour où un de ses films décevra, plus dure sera la chute.
Ce ne sera pas ce film-là. Moonrise Kingdom est le volet le plus touchant, le plus léger et le plus féerique d'un panorama sous acide de l'humain.
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