Moonrise Kingdom par Analytik
En compétition et présenté en tant que film d’ouverture du Festival de Cannes 2012, Moonrise Kingdom est la toute dernière réalisation du fameux cinéaste Wes Anderson à qui on doit le très bon Fantastic Mr. Fox ou encore A bord du Darjeeling Limited.
Epaulé par un casting très prestigieux, Wes Anderson arrivera-t-il à nous combler une fois de plus par son univers très poétique?
La grâce a touché Wes Anderson. En effet, son dernier bébé est une perle.
Nous sommes complètement envoutés dès les premières secondes du film grâce à une mise en scène sans égale. La technique emporte tout sur son passage. Pour preuve, les travellings latéraux incessants nous offre une fluidité magnifique. Les plans fixes, eux aussi, sont totalement maitrisés et offrent une simplicité oublié depuis très longtemps.
Toute cette maitrise visuelle comble à merveille un univers enfantin évoquant une naïveté assumé, presque insouciant du monde qui l’entoure. En effet ce cadre d’une île un peu perdue du monde dans les années 70 contribue en lui-même largement à ce détachement voulu par le réalisateur comme si le monde n’existait pas et où seul ce cosmos persisterait.
Ce concluant mélange atteint son paroxysme grâce à la performance exceptionnelle de tous les acteurs présents : Edward Norton, Bill Murray, Bruce Willis, Frances McDormand… Des noms à faire frémir n’importe quel cinéphile. Et pour cause, tous ici jouissent d’un attachement et d’une simplicité assez incroyable, rendant une copie parfaite.
Même les deux adolescents principaux, Sam et Suzy, joués respectivement par Jared Gilman et Kara Hayward jouent avec une intelligence rare et une justesse magnifique.
La musique, elle aussi, contribue grandement à la réussite de ce long-métrage. Alexandre Desplat, célèbre compositeur français (à la filmographie aussi longue que le nombre de films sortis en salles chaque année) et souvent critiqué ces derniers temps à cause d’un manque d’inventivité et une facilité parfois nauséabonde (J.Edgar, notamment.) réalise sur Moornise Kingdmon un véritable tour de force où la bande originale colle parfaitement à l’univers très feutré du film.
Pour le petit « plus », restez jusqu’à la fin du générique, une petite surprise concernant la musique vous attends !
Le film ne manque pas d’arguments à faire valoir, mais il faut rendre hommage à Wes Anderson pour ce film où la poésie est dans son état le plus brut et le plus sincère.
Merveille technique, au final Moonrise Kingdom est un peu comparable à une pâtisserie : C’est magnifique de l’extérieur et terriblement bon quand notre palais goûte à ce péché divin. Et le mieux, c’est qu’on en redemande !