Je tends encore une fois le hashtag pour me faire « older » en allant voir Moonrise Kingdom pour ses dernières projections au Latina. Voilà donc ma critique et non pas mon avis car je suis encore incapable d'apposer un « j’aime/j’aime pas » franc et définitif concernant ce film ; son esthétique me parle, me plaît et pourtant elle me dérange.

OK pour les couleurs qui n’existe pas dans la réalité, OK pour le sacre de la POV, OK pour la préciosité et la panoplisation des hispters de tous les pays, OK pour la nostalgie d’un monde qui aurait existé quelque part dans les années 70’s mais qui ressemble plus à un fanstasme collectif admis de fait, à un souvenir commun pré-fabriqué par l'envie-utopie actuelle.

D’accord. Et tout cela est très bien rendu. Encore une fois la direction de la photographie est remarquable, peut-être trop - les premières minutes paonramique-diaporamique donnent le tournis. Il me semble que l’image et la fascination qu’elle nous procure par sa beauté, par le plaisir qu’elle nous donne laisse finalement passer un message flou et ambigu.

S’il s’agit d’un conte peu importe les énormités scénaristiques : on n’est pas dans la réalité mais dans la narration. Mais que raconte finalement Moonrise Kingdom ? Un conte est généralement porteur d’enseignements pour les petits et les grands. C’est là que le bas blesse et que la perplexité s’installe.

Deux jeunes enfants considérés asociaux trouvent leur place dans le monde grâce un amour pacte à la vie à la mort. On découvre cette relation bonnie-and-clydienne pré-adolescente à travers des cadrages parfaits, des symétries superbes, des équilibres visuels séduisants qui tolèrent voire permet les exactions. Complètement sublimées, dans tous les sens du termes, elles ne semblent finalement déranger personne.

Dans ce monde si joli et si mignonnet - qui donne envie d’acheter plein de babioles sur etsy.com - les enfants s’arment parce qu’ils se détestent sans raison, transpercent des animaux à coup de flèche, se poignardent allégrement et ne meurt pas de la foudre qui les frappe s'ils sont exactement positionné sur un monticule bien au centre du champ d’éclairs.

Moonrise Kingdom est un très joli film, joli comme un défilé dans le stade de Pyongyong.

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le 14 oct. 2012

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