S’il est un point sur lequel tout le monde semble s’accorder c’est l’esthétique visuelle des films de Wes Anderson. Il a créé un style qui lui est tout à fait particulier : utilisation des couleurs primaires ; saturation des couleurs ; décors soignés et pensés comme des tableaux dans lesquels les personnages prennent place.
À cette beauté esthétique qu’admirateurs et détracteurs reconnaissent s’ajoutent d’autres traits particuliers : personnages décalés et barjos ; mimétiques qui se retrouvent d’un film à l’autre ; situations burlesques ; mais également la présence de Bill Murray dans la plupart de ses films, ce qui apporte une unité à ses films.
Je comprends sans problème qu’on puisse ne pas accrocher avec cet univers très particulier qui peut sembler avoir quelque chose d’artificiel, de trop construit. Pour ma part, je ne suis pas une inconditionnelle de Wes Anderson, mais je ne suis pas non plus allergique à ce qu’il a fait. J’ai été conquise par certaines de ses œuvres et pas du tout par d’autres.
Moonrise Kigdom fait partie de ses œuvres que j’ai appréciées. Ces deux enfants sont différents, ce sont des sortes de « zèbres ». Ils pensent, sentent, agissent différemment de la majorité des gens. Pour cette raison, ils sont rejetés. Pour cette raison, ils se sont compris et aimés. Leur romance n’est pas romantique, mais elle est authentique et tout à fait crédible. Sam est gauche et maladroit dans l’expression de ses sentiments. Quant à Suzy elle a une sensibilité à fleur de peau qui la rend fragile, mais elle est forte dans sa détermination à suivre Sam jusqu’au bout.
Leur histoire se déroule sur fond de musiques country, classique ou yéyé (Françoise Hardy!) qui contribuent à créer l’ambiance atypique de ce film.
J’ai passé un bon moment avec ces personnages et je me suis réjoui de leur victoire finale. Vive les zèbres!