C'est quand même quelque chose, le cinéma de Wes Anderson. On a l'impression qu'il fait toujours le même film, avec son style reconnaissable et des thématiques qu'on retrouve toujours peu ou prou, et pourtant, c'est toujours original, décalé, surprenant, drôle, et foncièrement touchant.
Donc oui, on retrouve bien sa mise en scène géométrique, son esthétique colorée et rétro, ce jeu sur l'artificialité, mais il y a aussi des plans en caméra portée, du dynamisme et l'importance qu'ont ces costumes trop artificiels au sein du récit. On retrouve bien son casting 5 étoiles, avec les habituels et quelques nouveaux (poutain, Mais casté Harvey Keitel en chef scout pour 3 minutes de présence à l'écran!), mais le cœur du film, ce sont deux mômes inconnus au bataillon et qui sont supers. On retrouve bien sa réflexion sur la cellule familiale, sur cette famille étendue que sont les amis, ainsi que le rapport à l'enfance et le passage à l'age adulte, mais il s'efforce ici de multiplier les costumes, grades et uniformes et les cérémoniaux pour en faire juste des figures vides censés représenter un ordre adulte et sérieux qui ne l'est jamais vraiment (la fugue des deux mômes étant le truc le plus adulte et indépendant du film. Et puis c'est bien ça, non, un chef scout: Un adulte qui s'habille en culotte courte pour jouer au camping).
Bref, Wes Anderson n'est, malgré tout, toujours pas tombé dans l'autocaricature, et ça fonctionne. Et c'est tant mieux.