Wes Anderson a une sacrée manie des plans symétriques, souvent en contre-plongée, mais cette manie rend surtout sa mise en scène unique, comme les couleurs chatoyantes de ses images, nous délivrant encore un bien joli film.
Comédie sur l'enfance et ses élans d'émancipation, Moonrise Kingdom nous conte la mignonne aventure de deux jeunes amoureux solitaires, pas mal perchés, qui tenteront d'échapper au reste du peuple de leur petite île de la Nouvelle-Angleterre.
Beaucoup d'imagination, de créativité, de situations cocasses, un rythme effréné, une réalisation aux petits oignons et un final plein d'émotions, c'est encore à un superbe moment de cinéma que Wes Anderson nous convie.
Je n'ai rien trouvé d'extraordinaire cependant du point de vue des interprétations de ceux que l'on attendait le plus, c'est à dire des seconds rôles (hormis peut-être Bruce Willis à contre-emploi). Ils font le job, certes, mais nos deux petits fugueurs crèvent bien davantage l'écran et n'ont aucun mal à leur voler la vedette.
Le scénario quant à lui, plein de rebondissements, manque peut-être d'un peu de profondeur, mais c'est à peu près le seul reproche que je pourrais faire au film. Même si par ailleurs, je n'ai peut-être pas autant ri que ce à quoi j'aurais pu m'attendre (en dehors de la très bonne idée du trou d'évasion dans la tente), le sourire et l'émerveillement dominant largement ce visionnage.
Cela dit, Moonrise Kingdom n'en demeure pas moins un film réjouissant et esthétiquement quasi-parfait.
8,5/10