Après le triomphe du langage de l'amour, qui est durant très longtemps un guide pour la sexualité en Suède, une suit fut très rapidement enclenchée, où le titre ne nous ment pas sur la marchandise, à savoir qu'il y en aura plus. Et j'oserais même dire, du sexe dit autre.
Avant de me faire casser la gueule, je tiens à préciser que le film date de 1970, et que certaines notions vis-à-vis de la sexualité sont désormais caduques. On aborde cette fois le sujet de l'homosexualité, des maladies vénériennes, du travestissement, de l'amour chez les handicapés, les aveugles ou les personnes âgées, mais aussi de la représentation de la sexualité notamment dans le tournage d'un film porno ou au sein d'un théatre danois.
Tout comme The language of love, on retrouve deux ou quatre sexologues qui discutent des sujets cités plus haut, et les interrogations sur l'homosexualité en premier lieu, comme quoi ça n'est ni contagieux ni transmissible, ont de quoi étonner au vu de notre époque. Chaque exemple est illustré de petits films qui joignent la parole à l'acte, et je crois bien que c'est un peu plus explicite dans ce film-là, avec des scènes de fellation, de cunnilingus, de pénétration et même d'éjaculation.
Il y a ce moment troublant où des étudiants et étudiantes aveugles touchent pour la première fois un corps nu, avec une professeure qui détaille les parties, et ce qui est amusant, c'est que la jeune fille apprend très vite le geste de la masturbation chez l'homme tandis que le garçon est étonné de la petitesse du clitoris chez une femme. Mais la partie la plus folle, et dont j'ai du mal à me dire que ça a vraiment existé, est dans la découverte de théâtres danois où le public (homme et femmes) vient pour assister sur une scène à des relations sexuelles non simulées, notamment des partouzes ou des filles qui se caressent seules. Le clou du spectacle si j'ose dire, est celui où une des actrices de la scène demande à un spectateur s'il veut se joindre à elles pour qu'elles le massent : un jeune homme ne va pas se faire prier pour être caressé par trois femmes, qui vont ainsi le finir.
Cet exemple-là fait partie de l'hypersexualisation de la société, à une époque sans Internet ni réseaux sociaux ; mais qu'auraient dit les sexologues de 1970 ?
Même si les exemples pris sont peut-être davantage putassiers de par la nature des scènes sexuelles davantage explicites, le film se termine quand même par une partouze en plein air avec des centaines de personnes (!), il y a toujours quelque chose de fascinant de voir comment était considéré la sexualité à l'époque, et surtout dans un pays comme la Suède.