Un matin, Mary (estimation : 35 ans) termine à peine son petit-déjeuner quand on sonne à la porte de sa maison. Pour situer le personnage et son état d’esprit, deux détails : à son réveil le téléphone sonne mais elle ne décroche pas et on observe une tache jaune bien baveuse sur le haut de ce qu’elle porte en guise de pyjama. Au petit matin, encore bien embrumée et pas du tout apprêtée, elle fait non pas négligée mais celle qui a renoncé. A quoi, la suite va le préciser.
Le spectateur ne s’étonne pas que, dans un premier temps, Mary refuse de laisser entrer l’inconnu pourtant poli et respectueux qui a sonné et demande à la voir personnellement. Paul Morris du Daily News lui explique qu’il souhaite des photos de Dee.
Bon, on devine assez aisément qui peut être Dee. La situation se précise progressivement dans le dialogue entre Mary et le photographe. Comme il souhaite également des photos de Mary aussi naturelle que possible, un début de confiance s’installe. C’est ainsi que Mary se décide à demander à Paul de l’emmener là où on lui a dit qu’il valait mieux qu’elle n’aille pas. Bien entendu, sur place, la réaction de Mary est assez prévisible. La suite mérite d’être observée attentivement.
Rien que pour son épilogue, ce film (21 minutes) de Cathy Brady (Irlande) mérite considération. Les performances des deux acteurs sont à la hauteur. Le film est réalisé avec une véritable sensibilité, montrant avec pudeur une personne vivant repliée sur elle-même pour une raison parfaitement compréhensible. Émouvant.
Cinquième court du programme "Les nuits en or" de la tournée 2013 de l'académie des César.