La bande-annonce m'avait laissé présager une histoire rapide et effrayante. Le film est très éloigné de cette image : lumineux, lent, glauque et triste toute à la fois, il laisse une impression durable et étrangement délicate dans sa noirceur.
Ici, pas de vampire flamboyant ou doté de super-pouvoirs. Simplement cette réalité d'une petite fille qui se nourrit de sang et qui a 12 ans depuis longtemps. Et dont la solitude et la tristesse entre en résonance avec celle d'Oskar, qui vit dans un HLM norvégien connait bien la violence du genre humain.
L'histoire est racontée simplement, presque comme un documentaire par moment, avec une sorte de détachement qui ne fait que renforcer la brutalité mais aussi la mélancolie des scènes de violence.
Le contraste entre l'obscurité de la nuit et la brillance de la neige (Norvège oblige), entre la délicatesse des cils blonds d'Oskar et de la bouche ensanglantée d'Eli, entre la tristesse de la petite vampire et l'ignominie de jeunes garçons entourant Oskar, tout cela contribue à l'incontestable réussite de ce film