Je n'ai pas envie d'écrire cette critique mais en même temps ça me démange.
Alors autant se débarrasser de cette sensation de schizophrène tout de suite et exorciser tout ça pour voir ce qu'il en ressort.
Ça devient un peu une tradition, à Noël, Charlie Brooker nous réserve parfois une surprise:
En 2014, il nous sort "Blanc comme neige" et en 2018, "Bandersnatch" qui sont 2 excellents épisodes de Black Mirror.
Jamais 2 sans 3. Une fois de plus, il ne nous laisse pas indifférent.
Mort à 2020 n'a pas trop d'intérêt si ce n'est de nous rappeler que nous avons passé une année de merde.
A priori, il n'y aura pas de spoiler dans cette critique à part si vous voyagez dans le temps et que vous êtes trop en avance ou que vous vivez dans une grotte (confiné, dans ce cas, tant mieux pour vous).
Ce faux-documentaire (mockumentaire) retrace à l'aide de plusieurs "témoignages", les différents évènements sur la planète qui ont marqué l'année 2020. La pandémie, le confinement, Black Lives Matter, l'élection américaine, même le vaccin et tutti quanti.
On peut reprocher à l'oeuvre anglo-saxone d'être trop américanocentrée. Mais vous savez très bien que dès qu'il y a une catastrophe mondiale dans un film hollywoodien; il faut que ça se passe à New-York ^^
Même dans un mockumentaire. On s'y fait à la longue...
J'ai beaucoup aimé l'humour noir du film mais il m'a aussi parfois fait grincer des dents.
Je trouve que c'est compliqué voire impossible de rire face à des catastrophes qui ont touché et tué des millions de personnes récemment. Par exemple: lorsque l'on montre l'explosion à Beyrouth.
Je ne peux hélas pas vous parler de tous les sujets qui sont abordés tant ils sont nombreux et tant je ne les maîtrise pas ou trop peu.
De quoi vous parler alors?
Du montage?
Il est perturbant et réussi parce qu'il montre à la fois de vraies images, de fausses images de fiction, et du "remplissage" (la séquence du scientifique ^^). Le comique de répétition fonctionne très bien grâce à lui.
Je peux vous parler de la performance des acteurs? Oui, parce que, en tant que cinéphile, c'est ce que j'ai le plus apprécié durant plus d'une heure. Plus que le propos.
Comme intervenants, on a un scientifique, une politicienne, un "historien", une confinée, la Reine d'Angleterre, un milliardaire... J'en passe et des meilleurs.
Il manque peut-être un infecté du coronavirus. Qui pour jouer ça?
Samuel L. Jackson joue Samuel L. Jackson.
Sa présence est justifié quand il parle du mouvement Black Lives Matter.
Parmi mes préférés, Hugh Grant en vieil historien qui cite des passages de popculture comme Games of Thrones au lieu de citer des vrais faits historiques. Il est également très drôle pour nous rappeller l'incompétence de Boris Johnson, premier ministre britannique.
Lisa Kudrow (Phoebe :D) joue à merveille une politicienne (républicaine ou démocrate?) qui fait la sourde oreille et n'arrête pas de se répéter dans tous les médias. On croirait entendre une de ces vraies personnes travaillant à la Maison Blanche.
Et la meilleure pour la fin: Cristin Milioti qui joue Kathy Flowers;
une citoyenne américaine "ordinaire", complotiste, raciste, trumpiste et qui a semble-t-il quelques problèmes mentaux.
Elle est hilarante. Parce qu'elle a quelque chose à dire pour chaque sujet abordé même si ce n'est pas forcément pertinent. Son personnage est caricatural et tourne en dérision ce que pensent une partie des gens (américains surtout). C'est une des qualités et un des problèmes du film.
Cela rajoute de l'humour mais cela handicape aussi le propos.
Il manque je trouve une certaine bienveillance vis-à-vis des personnes qui sont moquées. (même pour Trump). Ne pas oublier que même si ce sont des ordures, ce sont des humains avec leurs défauts et leurs contradictions.
On comprend la position politique de Charlie Brooker et de ceux qui ont écrit ce film.
Ils leur manquent cela dit une certaine objectivité pour arriver à convaincre.
Juste essayer de comprendre l'opinion de l'autre camp.
Un film plaisant mais très éphémère. (en tout cas, je l'espère)
Ce qui est sûr, c'est qu'on se rappellera cette année.