S'étant fait draguer par une jeune fille, dont il apprendra qu'elle était non seulement mineure mais prostituée, un inspecteur acharné va tenter de la venger, et de remonter le réseau qui s'y cache.
1975 correspond en Italie aux années de plomb, qui se manifesta dans le cinéma par une recrudescence du genre policier, un policier seul contre tous, y compris sa propre hiérarchie. C'est ce que va vivre l'inspecteur Germi, très bien joué par Claudio Cassinelli, qui se fiche d'être apprécié, tant qu'il mène ses enquêtes avec ses méthodes peu catholiques. Il va s'allier avec un jeune voleur pour trouver la vérité, et il en résulte un polar très efficace, dont les 100 minutes sont remplies à ras bord de morts, de tueurs, de poursuites en voiture, de cascades.... On sent tout de même l'influence de Dirty Harry dans le personnage de ce flic qui n'hésite pas à toucher à la pourriture, qui envoie valdinguer ses supérieurs, et dont le running sera qu'il va casser plusieurs fois ses lunettes.
Quant au tueur, qui a toujours des lunettes fumées, sa présence évoque celle des giallo, avec ces meurtres graphiques, où les victimes, des femmes d'ailleurs, meurent dans d'atroces souffrances.
Si j'aurais un reproche à faire au film, ça serait la musique de Luciano Michelini qui doit reprendre un seul thème à l'envi, sous plusieurs variations, dont un des passages fait fortement penser à la chanson Quand j'étais chanteur de Michel Delpech, sorti à la même époque. Soupçon de plagiat ? Je n'irais pas jusque là, mais il y a des similitudes...
En tout cas, voilà un modèle de polar italien très réussi, et qui tient en haleine jusqu'à ses dernières secondes, où le héros si on peut le nommer ainsi ,n'est pas forcément blanc comme neige.