Le moteur démarre, la ville de Londres s'emballe et prend en chasse une pauvre cité.
Pendant une introduction d'une dizaine de minutes, une superbe séquence de démonstration de "darwinisme municipale" nous introduits dans le monde des cités prédatrices. La direction artistique est impeccable, la poursuite haletante et la métaphore sur la société consumériste à l’extrême originale.
Et puis la machine commence à se gripper. Fini les cités chassant d'autres cités pour faire place à une histoire de vengeance mal amenée sur fond de conflit entre deux idéologies tiré par un héros au charisme de moule.
C'est dommage, quoi ! On était sur un putain de principe de cités sur roues se chassant les unes les autres pour se bouffer et... les héros se tire de la ville. On ne la reverra plus qu'en plan large avançant tranquille pépère vers son objectif de baston final... une cité classique immobile protégée par un mur. Ça a quand même moins de gueule.
Nous avons droit à toute une série de péripétie pas du tout désagréable à regarder mais ratant totalement l'approfondissement des personnages introduits. C'est à l'image de cette tentative de relation fille - père de substitution. Ça part d'une bonne idée mais c'est trop rushé, on rate la cible.
Idem pour la mise en place du conflit entre la cité mobiles de Londres et la cité immobile derrière son mur. Ils semblent que les uns ne puissent pas cohabiter avec les autres sans aucune autre raison que le plaisir de se mettre sur la tronche.
A ce titre, la toute fin me laisse quand même patois :
Les stationnaires derrière leur mur finiront par accueillir les londoniens vaincus à bras ouverts. Ils n'avaient finalement pas l'air si enclin à ne pas partager leurs magnifiques territoires préservés avec les autres, rendant complètement caduc l'idée même de ces cités mobiles bien plus compliquée à faire prospérer. Qui voudrait se faire chier avec des cités sur roues sur des terres dévastées alors que des lieux paradisiaques vous attendent ? Je pensais au début que toute la terre était dévastée mais apparemment non...
Et pour la suite, le moteur fini par caler. L’histoire est convenue au possible. On se retrouve au final avec 3 personnages et demi vaguement développé, entouré d'une série des seconds couteaux qui se tire du film après avoir rempli leur fonction, tentant d'empêcher la cité prédatrice de Londres de péter la gueule du mur protégeant la cité immobile.
L'acting ne vient pas sauver grand chose. le héros à la jugeote d'une bisque de homard. L’héroïne est l'image de son "horrible" cicatrice (perso, je la trouve toujours aussi jolie), censée être défigurée par la vie mais beaucoup trop lisse dans les faits.
Hugo Weaving pète la classe sans se forcer mais dans un rôle de sombre connard monolithique sans aucune nuance. Lui, tout ce qu'il veut, c'est péter un mur...
Le tout baigne dans une soupe numérique inspirée mais aux incrustations rappelant parfois le moins bon de Black Panther.
J'avais vraiment envie de l'aimer ce film mais on se retrouve trop écartelé entre un univers foisonnant d'idées mais pas suffisamment exploité au profit une histoire pas assez inspirée pour complètement apprécier le grand spectacle.
Le film reste tout à fait regardable mais me semble quand même avoir coûté un paquet de pognon pour pas grand chose. C'est comme avoir une Ferrari sur une route de campagne. Chère, classe, pas désagréable à visionner mais ça ne passe jamais la deuxième.
6/10