Nous sommes en 2001 et la mode du slasher est déjà morte, sa courte période ayant suffit à gonfler les fans qui ont vu tellement de meurtres qu'ils se penchent vers de nouveaux (ou anciens) horizons. Ainsi, les tueurs masqués ont, en l'espace de quatre petites années, lassé. Mais ce détail, Jamie Blanks, déjà auteur de l'excellent Urban Legend, ne l'entend pas de cette oreille et le réalisateur va continuer dans le genre pour nous livrer un énième slasher pas original pour un sou, mal fagoté et hélas très rapidement oubliable...
Non pas que Mortelle St-Valentin soit juste prévisible, il est surtout très agaçant, de par son scénario ringard (un tueur s'en prend à cinq jeunes filles l'ayant ridiculisé pendant le bal de St-Valentin au collège) mais surtout de par ses personnages énervants dépassant le simple stade de la caricature. Cinq potiches, cinq victimes, des centaines de raisons de les tuer : la première est une conne finie, la deuxième est une aguicheuse qui ne sait pas ce qu'elle veut, l'autre est une fille à papa capricieuse et bornée et la dernière une fausse sainte ni-touche.
Pour la première fois, on se surprend à encourager le zigouilleur d'en finir au plus vite. Tourné sous forme de mauvaise sitcom où tout le monde a des allures de mannequin, le film collectionne les clichés, comme pour se voir décerner le titre de meilleure parodie de l'année. Dialogues nunuches, séquences le plus souvent aberrantes ou l'art de travailler à la morgue en pleine nuit, prévisibilité à toute épreuve (sérieusement, on devine qui est le tueur et qui ne l'est pas en quelques minutes), atmosphère censément lugubre tombant à chaque fois à l'eau et pour couronner le tout, des meurtres ridicules exécutés sans aucun panache.
Tir à l'arc, fer à repasser dans la gueule, égorgement bâclé... Jamie Blanks connait ses classiques. Le plus frustrant restera celui d'une bombe sexuelle enfermée dans un jacuzzi et qui se prend quelques coups de perceuse à travers la vitre... avant de se faire tout bonnement électrocuté. Une scène suffisamment pourrie pour résumer l'ensemble d'un slasher enterrant une bonne fois pour toute le genre.