Né en 1969 à Papeete (Tahiti) d’un père métropolitain et d’une mère tahitienne, originaire de l’île de Rurutu (fait partie des Iles Australes, à 570 km au sud de Tahiti, à 2 jours de bateau), le réalisateur, qui est parti en métropole en 1980, évoque son père qui travaillait sur l’atoll de Mururoa (archipel des Tuamotu, à 1 250 km au sud-est de Tahiti) où se sont déroulés les 179 essais nucléaires français (souterrains et 40 aériens) de 1966 à 1996. Son père, qui a rencontré sa mère en 1966, était responsable des tirs. 2 500 personnes vivaient à Mururoa (15 km²) et il y avait même un cinéma. Le personnel travaillait 2 semaines avant de passer un week-end à Tahiti. Le 1er essai aérien a eu lieu le 2 juillet 1966, un samedi car les journalistes étaient en week-end. Un vent d’ouest soufflait alors, poussant les retombées radioactives vers l’archipel des Gambier. Le film est décevant car beaucoup trop personnel, relevant plus de la psychanalyse et du règlement du complexe d’Œdipe. Seule la dernière image sur le bilan écologique et sanitaire (10 000 personnes atteintes de cancers) est intéressante et aurait dû être développée car il s’agit d’un vrai scandale d’état (information déficiente lors des essais nucléaires et taux d’indemnisation ridiculement bas).