Réaction encore trop longue plus de 200 mots:

"Le plus étrange des navets. Beauté de certaines images comme le générique les lumières. Mais desservi par un jeu appuyé. Une histoire qui veut dire quelque chose mais empesée de clichés sur le génie autiste. Dommage !"

Du coup cela devient une critique mais je n'ai pas assez à dire sur ce film.

Juste que c'est un faux film de genre. On a envie de le classer dans un film de genre (épouvante horreur), sans que le scénario ne fasse appel à du surnaturel. Sur le papier on peut croire à cette histoire. Elle aurait pu être un thriller plus réaliste sans certains excès, maquillage, jeu excessif, décors esthétisés.

L'histoire. Richard (ou Dickie comme l'appelle ses amis), un génie mathématique asocial s'échappe de sa routine lors d'une fête donnée par son entourage issu des grandes écoles américaines. Sans qu'on comprenne comment, une jeune fille, Lena, s'intéresse à lui et lui donne toute son attention. Pourtant, lui est repoussant: language corporel inaproprié, regards fuyants, alors qu'elle est dans la perfection de son genre: en fait c'est la belle et la bête mais sans qu'on connaisse la contrainte.

Sans qu'on comprenne dans quelle intention, elle le suit dans son appartement magnifique de génie de Wall Street, mais il se montre incapable de répondre aux nombreux signaux de disponibilité de la jeune fille. Sa gêne et sa maladresse, finissent par décourager la jeune Lena, tout en continuant à se montrer agréable elle prend congé.

Jusque là ça va la mise-en-place est assez performante: on apprend en assez peu de plans énormément de choses sur le personnage principal Richard (son métier, le respect mêlé de moquerie de ses proches, la classe dorée à laquelle il appartient, son talent qui parmet de l'y maintenir malgré ses bizarrerie). Tout ça avec le point de vue d'un moustique qui s'invite à l'événement.

A partir de là l'histoire, va se développer sur une analogie entre l'algorithme créé par Richard, qui fait la fortune de ses collègues (son ancien professeur et d'anciens camarades) et des nuées de moustiques qui envahissent son appartement. En effet, la femelle moustique, comme Lena s'est invitée chez Dick. Mais contrairement à Lena elle arrive à conclure. En fait elle a déjà piqué Richard à la fête, et va pouvoir pondre tranquillement dans le verre d'eau abandonné par Lena. Tel un bug informatique, la mère moustique va altérer la vie réglée de Dick.

En effet, prenant la recommandation de Lena de lâcher prise à la lettre, Richard va s'abandonner et même inviter son hôte à proliférer. En parallèle, il va réécrire son algorithme Honeybee (ou un nom proche), corrompu par l'usage dangereux qu'en fait son rival, par une nouvelle version. D'après le contexte et avec le titre du film, on comprend que si Honeybee était inspiré par le comportement d'une ruche, le nouveau le sera du comportement envahissant d'un "Mosquito State". Avec une conséquence fracassante pour la finance internationale.

C'est cette double métaphore de bug informatique, dans une ruche vrombissante du micro trading qui a pu plaire suffisamment, pour que cet étrange navet parviennent à être sélectionné pour des festivals prestigieux !

Il me semble que ce film date de 2007*, si c'est le cas il est troublant qu'il soit sorti un avant une vraie débacle de la finance. Ça lui donne un côté visionnaire. Mais qui n'est pas du tout suffisant pour faire une œuvre. L'histoire ce résume trop à un ego: seul le personnage de Richard a de la profondeur, tous les autres: Lena, le rival, le mentor, la secrétaire ne sont que des clichés et correspondent juste à l'image que se fait d'eux le pauvre Dick.


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* Pardon, non en 2020-2021. L'action se situe en 2007. Donc c'est juste une référence après coup.

foboki
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le 12 mai 2023

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foboki

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