Et pourtant, on avait beaucoup apprécié Le Jeu de la Reine de Karim Aïnouz. Motel Destino est concrètement une longue succession de scènes délurées (où on en voit beaucoup trop, comme si cela motivait notre venue), de néons fluo (avec les flashes frénétiques qui vont bien... adieu, les épileptiques), et de musique électro balancée à fond le volume. On ressort gênés par ce que le film pense de nous (non, on n'avait pas besoin de tant de voyeurisme), aveugle, et sourd. L'intrigue ne tient pas longtemps, et semble justifier le côté volage de son personnage principal par le lieu-même du motel "bar à sexe", mais n'essaie jamais de construire son personnage en-dehors. On termine la séance plus que mitigé, rien ne nous ayant marqué, avec un final très attendu (
la femme coincée dans ce système de luxure qui s'enfuit avec le jeune homme qui y a déboulé
, et s'est attiré les faveurs du grand patron). On pourra, à la grande limite, découvrir les coulisses d'une usine à luxure, couplée à une mise en scène effroyable pour notre part, mais qui doit forcément parler à quelqu'un (qui, idéalement, sortirait du Festival Electro "Love Parade" de Berlin, et aurait besoin de sa dose, incessamment sous peu). Non, vraiment, Motel Destino nous a complètement perdu.