"Certains vivent d’amour et d’eau fraîche, d’autres vivent plutôt d’alcool et de sexe, un parcours de vie qui mène nécessairement vers une impasse. Dans le cas des personnages déchus du film de Karim Aïnouz, le point de chute correspond au Motel Destino, un love hotel où l’on feint de vivre le grand amour."
"Homme d’entretien le jour et amant inconditionnel dans le contre-jour d’un Elias quotidiennement alcoolisé, Heraldo se définit comme un Ulysse des temps modernes. Son passage chez Circé lui valut un contretemps considérable avant de songer à reprendre sa vie en main et oser contester la plus haute autorité locale. Si sa trajectoire reste séduisante à bien des égards, il faut reconnaître un gigantesque ventre mou au milieu d’une intrigue qui a tendance à se mordre la queue, entre les séquences hallucinatoires et tout un tas de symboles qui rappellent les dangers de la luxure. Il a fallu attendre quelques envolées lyriques et oniriques sur le dénouement pour briser la routine. Ce changement de ton intervient malheureusement trop tard pour que ces éléments cités précédemment puissent germer en nous, pendant et après le visionnage."
"Si Karim Aïnouz espère rencontrer le même succès que les deux chapitres de La Vie d’Adèle, il devra encore patienter pour que son Motel Destino soit à la hauteur de ses ambitions, toutes sulfureuses qu’elles soient. Son thriller érotique a beau révéler les instincts basiques des personnages, le cinéaste échoue à rendre captivant son étude des rapports de force à travers leur sexualité. Ni les pulsions meurtrières, ni la chaleur capturée ne peuvent justifier le manque de viscéralité dans ce triangle amoureux qui traîne en longueur."
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