La dernière fois que j'avais vu une salle autant divisée ne date pas d'hier. C'était lors de Crash de Cronenberg, j'étais encore au lycée et en fin de séance la quasi moitié de la salle avait désertée , en revanche celle qui était restée n'avait pas manquée une miette de générique de fin, expérience renouvelée (on pourra comprendre les femmes enceintes) avec Mother !
Que demande t-on à un film si ce n'est de nous mettre une claque en pleine gueule ? Tout comme il l'avait fait avec Requiem for a Dream et Black Swan, Aronovsky nous en met une belle. Femme ou homme on s'identifie totalement à Jennifer Lawrence, belle performance de la part du metteur en scène. Les diverses intrusions d'étrangers vont crescendo autant dans le nombre de personnes que dans la tension extrême qu'elles font naître chez la maîtresse des lieux, une tension et un effroi contrastant remarquablement avec le contentement et la plénitude de son conjoint, et qui atteint son paroxysme lors du dernier tiers, celui de la création dont Aronosky ne manque pas.
Par ailleurs si tous les acteurs sont remarquables il faut noter la performance hors-norme de Michelle Pfeiffer dans un rôle tellement à contre emploi que je me demandais parfois si c'était bien elle à l'écran.
Seule la dernière scène alourdit un peu l'ensemble et aurait pu être évitée mais on pardonnera volontiers tant ce huis-clos fantastique si particulier peut transcender...