MOTHER !
Une idée qui aurait pu être intéressante (une sorte de home invasion qui prend des proportions de plus en plus absurde), aussitôt noyée sous une philosophie de bas étage et un symbolisme sexuel et religieux d’une lourdeur hallucinante (Artiste-Dieu, maison qui saigne, Vierge Marie, Christ, adorateurs en transe, Saint Esprit…). Tout cela est traité le plus sérieusement du monde, sans le moindre recul malgré les métaphores pesantes ressassées ad nauseam.
La seconde partie du film ne fait que répéter la premiere à un degré supérieur de prétention, mélangeant et dénonçant tout et n’importe quoi (religion, guerre, adorateurs fous, soldats, pervers, casseurs…) pour se terminer dans un moment de comique involontaire et grotesque (la salle était pliée en deux). La scène risible du diamant (qu’on voit arriver à 10 kilomètres) atteignant le paroxysme du grand-guignol digne d’une série Z (et je passe sur les effets spéciaux dégueulasses).
À ce désastre s’ajoute une caméra collée au personnage de la femme qui semble subir les événements (incompréhension / hystérie, rien d’autre) plutôt que de les vivre quand le mari lui-même est un monolithe qui ne suscite aucune empathie ni émotion. Dommage pour Ed Harris, excellent acteur ici totalement sous-exploité, qui a dû voir arriver la catastrophe et a eu la bonne idée de disparaître assez rapidement du film.
Une image passablement laide et terne complète le tableau, avec un grain et une manière de filmer qui se rapproche d’un mauvais téléfilm.
Bref, un film péniblement hystérique et appuyé dans son propos comme dans sa mise en scène, d’une grande prétention, qui ne dégage aucune émotion, sans la moindre subtilité dans la manière dont il met en scène ses symboles bibliques lourdingues et ses métaphores diverses au ras des pâquerettes.