Le mal de mère
Revoir la toujours ravissante Halle Berry dans un film horrifique a presque tout d'un saut dans le temps. Car vingt et un ans, soit un bon coup de pelle, séparent Mother Land de Gothika, déjà réalisé...
le 1 oct. 2024
17 j'aime
4
Préparez-vous à plonger dans un univers de fin du monde, où la population s’est vue rongée peu à peu par un mal mystérieux, la plupart des hommes sont morts, ceux qui restent se sont transformés en créatures effrayantes, qui, si elles vous touchent, vous transforment à votre tour, ou en tout cas, c’est ce que l’on veut nous faire croire. Seul moyen d’échapper à tout ceci, vivre isolé de tout, de toute trace de vie, en forêt, subsister de ce que vous chassez ou cultivez, au milieu de nulle part, là où personne ne peut vous trouver, à l’abri, dans cette maison qui vous protège, à laquelle il faut toujours être relié, telle une corde de survie, qu’il ne faut jamais lâcher, sous aucun prétexte, sous peine que le mal puisse vous atteindre et vous contaminer à votre tour, vous, les seuls survivants. C’est le point de départ de tout ça, la situation que vit une mère de famille, avec ses deux fils, a priori, les seuls humains qui n’ont pas été atteints par ce mal étrange, dont on ne sait pas grand-chose, si ce n’est, tout ce qu’elle en dit, ce tableau effrayant qu’elle nous dépeint, peuplé de créatures qui ont absolument tout de démoniaque et qui n’ont pour but que de vous rallier à leurs causes, usant de tous les subterfuges, pour vous faire craquer, pour vous amadouer et ainsi, vous faire tomber dans leurs pièges. C’est une atmosphère terriblement angoissante, un huis clos au cœur d’une forêt, parce que, bien que nous soyons en pleine nature, elle devient une véritable prison, un lieu dans lequel on se sent invariablement enfermés, où nous avons la sensation de mourir à petit feu, sans pouvoir rien faire, parce qu’aller plus loin que les limites imposées, signifie simplement mourir, parce que vous avez grandi avec cette idée, que vous n’avez connu que ça et qu’il est impossible que ce soit autrement. Quel bonheur de retrouver la patte si particulière d’Alexandre Aja, j’aime beaucoup son travail et une fois de plus, il ne me déçoit pas, il n’a clairement pas choisi la facilité, même si on pourrait le croire, il saura se détacher d’un cinéma d’horreur devenu bien trop classique, insipide, pour nous livrer une proposition unique en son genre. Visuellement, c’est assez bluffant, c’est avant tout, une ambiance, qui fait toute la différence, cette forêt angoissante en elle-même, qui cache on ne sait quoi, elle est oppressante, laisse place à notre imagination, quelques scènes pour le moins percutantes, viennent renforcer ce que l’on croit voir, alimentent cet univers où le mal serait omniprésent et c’est cet ensemble, qui fait toute la puissance de notre anxiété. En ce qui concerne le scénario, c’est à mon sens là, son véritable point fort, ce en quoi il se démarque totalement, bien que l’ensemble puisse sembler classique, il faut se méfier des apparences, rien ne l’est vraiment, c’est une intrigue qui joue sur notre perception, sur nos croyances, qui pourra vous dérouter, mais dont il faut comprendre la subtilité, la sensibilité. Et effectivement, c’est un récit tout en sous-entendu, qui aura l’audace d’oser, qui viendra aborder des sujets forts, pour peu que l’on y soit réceptif, c’est un tableau des traumatismes générationnels, de ce que l’on transmet à ses enfants, de ce lien maternel inébranlable, qu’il est impossible de remettre en question, alors, il faudra savoir faire la part des choses, tout remettre en question et se faire sa propre idée, pour comprendre pleinement ce dénouement extraordinaire. Quant au casting, il est d’une crédibilité exceptionnelle, Halle Berry, Percy Daggs et Anthony B. Jenkins, c’est un trio bluffant de talent, qui fait toute la puissance de cette histoire.
En bref : Un film d’horreur qui pourra paraître classique dans ses apparences, dans cet univers de forêt mystérieuse, à l’ambiance délicieusement angoissante, mais qui choisira pourtant une direction bien différente de celle à laquelle nous pouvions nous attendre, abordant des sujets forts, percutants de vérités, pour nous diriger vers un récit plus complexe, plus nuancé et bien moins simpliste, pour peu que l’on y soit sensible et que l’on parvienne à saisir le véritable sens de ce dénouement explosif !
Avis complet sur le blog : https://vampiloufaitsoncinma.com/2024/11/14/mother-land/
Créée
le 14 nov. 2024
Critique lue 1 fois
D'autres avis sur Mother Land
Revoir la toujours ravissante Halle Berry dans un film horrifique a presque tout d'un saut dans le temps. Car vingt et un ans, soit un bon coup de pelle, séparent Mother Land de Gothika, déjà réalisé...
le 1 oct. 2024
17 j'aime
4
Depuis le choc du remake de "La Colline a des Yeux", Alexandre Aja a beau être devenu le réalisateur français de cinéma de genre ayant le mieux réussi aux États-Unis -et continuant qui plus est à y...
Par
le 25 sept. 2024
13 j'aime
Tiens, pour une fois, le titre « français » d’un film anglo-saxon est plus juste par rapport au sujet que l’original, au point d’ailleurs d’être quasiment un spoiler quant au thème du film. « Ne...
Par
le 4 oct. 2024
6 j'aime
Du même critique
Voilà une nouvelle série dérivée des univers de Arrow et Flash, alors toutes les têtes que vous allez croiser, vous les connaissez, plus ou moins bien évidemment. Pour beaucoup, cette équipe de...
Par
le 18 nov. 2017
9 j'aime
Pour être honnête avec vous, j’ai un peu de mal à comprendre ce que j’ai pu lire sur ce film, oui, c’est gentillet, en même temps, c’est signé Disney, mais à l’image de « À la Poursuite de Demain »,...
Par
le 24 avr. 2018
8 j'aime
Comme la plupart des productions Sony, bien qu’elles soient en collaboration avec Marvel, il est rare que le public soit en accord avec les choix effectués et si effectivement, nous ne sommes pas...
Par
le 7 mars 2024
7 j'aime