J'ai mis pas mal de temps avant de me lancer dans ce film, réalisé par Darren Lynn Bousman et sorti en 2010, tout simplement car le film original de 1980, ne m'avais pas tellement plu.
En effet, dans le premier, nous étions dans un film assez glauque (mais pas aussi glauque que le petit making-of présent dans la récente édition DVD) mais relativement cliché pour les années 80 : deux frères ramènent des campeuses chez eux, là où leur mère leur apprend comment tuer, chasser, violer et autres joyeusetés. Ça changeait un peu du slasher lambda mais nous en avions tout de même tous les codes et si j'apprécie beaucoup le genre, je dois bien avouer que je m'étais un peu ennuyé devant celui-ci.
Bref, ce remake s'inscrit dans la grande mode des remakes de slashers comme "Halloween" et "Vendredi 13" évidemment mais également des slashers mineurs comme "Avril sanglant", "Meurtres à la Saint-Valentin", "Le Bal de l'horreur", "Sorority Row" etc. Et tous ces remakes ont en commun de n'être vraiment pas terribles ou marquants, à l'instar de leurs aînés. Ce film avait donc de quoi effrayer (et pas dans le bon sens du terme) mais j'ai été finalement très agréablement surpris !
En effet, l'histoire change complètement puisque nous ne suivons plus deux frères chassant dans la forêt pour les ramener dans leur maison glauque où vit leur mère ; ce sont cette fois trois frères braqueurs qui tentent de retourner chez leur mère après un braquage qui a mal tourné. Mais ils se rendent compte que la maison a été vendue ; les nouveaux propriétaires organisent une petite soirée et tout le monde se fait prendre en otage. Pendant ce temps, la mère des garçons arrive avec leur sœur (autre nouveauté) pour récupérer de l'argent qui serait cacher dans la maison.
Très long synopsis mais c'est pour bien poser le contexte car c'est important ! Même si l'idée des fils à maman est gardée, nous changeons complètement de registre pour aller ici complètement dans le home invasion, genre que j'affectionne particulièrement car il parvient à me mettre très mal à l'aise et c'est une nouvelle fois le cas ici.
Nous avons également pléthore de personnages, autant du côté des bourreaux (cinq) que des victimes (huit si je me rappelle bien) et le tout peut devenir assez chaotique, notamment dans un huis clos (encore, dans un slasher classique, nous sommes dans un body count normal). Mais ça ne l'est jamais, notamment car le film scinde déjà son intrigue en deux : les gens coincés dans la maison avec la mère et une des victimes forcées de partir avec un des frères. De plus, tous les personnages sont exploités, nous avons des révélations durant toute la durée du film (même si je dois bien avouer que ce n'est pas son point fort) mais surtout, la mère est particulièrement bien écrite.
Eh oui, elle n'est pas juste "cinglée", elle passe par de nombreux états psychotiques et puis surtout, on en apprend un peu plus sur son passé, sa relation parfois très étrange avec ses enfants et notamment avec sa fille qui en dit long sur le personnage. Il faut dire qu'elle est particulièrement bien interprétée par Rebecca De Mornay, actrice bien trop rare et surtout sous-estimée.
Le film parvient aussi à entretenir sa tension durant toute sa durée avec des scènes très jouissives sur sa fin.
Si "Mother's Day" n'est clairement pas un chef-d’œuvre, il fait tout de même très bien le taff et, plus que ça, nous offre un film particulièrement oppressant.