Depuis la radicale beauté sauvage d'"O Fantasma", il était évident que Joao Pedro Rodrigues serait l'un des cinémastes sur lesquels il faudrait compter dans les prochaines années. "Mourrir comme un homme" confirme cette intuition et démontre que Rogrigues a su resté un réalisateur libre et vagabond. Filmant toujours au plus près les corps et les visages, explorant l'obscurité d'une caméra tactile et toute en finesse, il nous entraine ici dans une histoire étrange (ou peut-être devrait-on plutôt écrire une "queer story") de travesti qui refuse de se faire opéré, de folles portugaises qui récitent du Paul Celan en allemand au fond d'une forêt mystèrieuse et d'amour sauvage sous héroïne. Comme précédement chez Rodrigues, tout cela est à la fois sordide et splendide, dérisoire et essentiel, mais surtout terriblement humain et fraternel. On sort de ce film comme d'un rêve mais en se demandant si parfois ce n'était pas un cauchemard. Encore une fois, Joao Pedro Rodrigues nous donne une leçon de panache et de classe absolue. Et on en redemande !
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