Mourir d’aimer est un film qui convertit la révolte dont sont porteurs ses deux personnages principaux en une agilité de mise en scène, constamment tendue vers la réunion douloureuse et passionnée d’amants qui se déchaînent. Il s’alourdit certes de convictions idéologiques qui font de lui une œuvre engagée, militante et datée – en ce sens où il s’avère inséparable de son contexte politique – mais sait s’affranchir de tous ces passages obligés qui définissent le schéma actanciel du drame et banalisent tant d’intrigues de cinéma. Deux acteurs magnifiques donnent chair et crédibilité à ce couple maudit, directement inspiré du fait divers Gabrielle Russier dont le long métrage entend, de façon ironique et prudente, se dissocier par un carton en ouverture.