Voilà, ça y est.
Voici enfin le dernier James Bond ère Daniel Craig.
Et comme c’est une fin de cycle, on nous propose un personnage crépusculaire.
Bond fait la gueule, il en a marre, il est au bout du rouleau. Mais le personnage n’a pas la noirceur d’un Martin Riggs dans le premier Arme Fatale.
Il traîne son spleen en pêchant et naviguant sur son bateau en Jamaïque avant d’être remis en selle par la CIA pour sauver le monde une dernière fois.
Le film démarre très bien sur une double introduction avec l’origine story de Madeleine et la signature mythique de la franchise: la séquence gun barrel.
Ensuite… Ensuite… Le film s’étire sur les restants des 163 minutes de la nouvelle aventure du plus célèbre espion de sa Majesté.
C’est long même si l’on ne regarde pas sa montre. Ce n’est pas déplaisant. C’est souvent agréable. De temps en temps divertissant. Mais on atteint pas les sommets dramaturgiques de Skyfall ni l’action sans concession de Casino Royale.
De nombreux problèmes existent. Notamment les interactions entre James Bond et ses partenaires. Elles sont souvent anecdotiques voire inexistantes. On ne croit pas au couple qu’il forme avec Madeleine. La grande révélation sur sa paternité ne semble pas l’affecter le moins du monde.
L’enjeu de sa mission ne semble pas primordial et on ne ressent pas l’urgence, la gravité de la situation.
Sa rencontre avec Blofeld est anecdotique et ne présente pas la tension attendue. Son ancien ennemi semble éteint.
Le plus compliqué et embarrassant reste l’antagoniste de l’épisode. Il n’a pas dangereux ni menaçant. Il lui manque le charisme nécessaire à son statut d’opposant létal. On comprend qu’il est vicieux avec ses jeux de regard mais c’est la proposition de jeu de Rami Malek depuis quelques rôles. C’est mal joué et irritant.
Il en va de même pour Léa Seydoux. En plus de supporter sa moue boudeuse tout du long, les scènes d’émotion sont ratées de son côté: la dispute à l’hôtel, la scène d’adieu à la gare, la scène de fin.
Un autre défaut est à noter du côté des scènes d’action. Lors des fusillades, Bond ne prend même plus la peine de se baisser pour esquiver les balles. La crédibilité en prend un coup.
Les scènes d’action remplissent le cahier des charges actuelles de tout bon actioner post-Jason Bourne et John Wick.
Malgré tout, plusieurs points forts sont à mettre au crédit de la pellicule.
Les paysages sont sublimes: l’Italie, la Norvège, la forêt, l’île et surtout le bunker de la fin. La photographie est soignée, dans des tons de bleu, ocre et gris (je reconnais que c'est la tendance actuelle).
La composition de Cary Joji Fukunaga est très graphique et dans la lignée des deux derniers opus.
Daniel Craig s’en sort bien en héros désabusé et fatigué, même si on y est déjà habitué. L’âge lui réussit bien et le personnage semble moins musculeux, plus sec, mais toujours fatal.
Il compose des duos intéressants avec Leiter, le nouveau 007 et la nouvelle James Bond girl en la personne de Ana De Armas. Elle est pétillante et virevoltante. Leur séquence (car il n’y en a qu’une) est punchy et est un cocktail d’action, de fantaisie et de comédie.
Ralph Fiennes fait le job sans problème dans le rôle de M.
Plusieurs morceaux de bravoure sont à signaler comme la scène d’intro, le passage dans la forêt et l’attaque du complexe industriel avec une mention spéciale pour l’ascension de l’escalier. Les chorégraphies sont parfaites, le rythme est soutenu et on éprouve les coups comme notre protagoniste.
Bien qu’il ne révolutionnera pas le genre, on reste dans la moyenne haute des films de la franchise.
Craig peut dire au revoir à 007 non sans émotion mais avec le sentiment du devoir accompli.

Tonton_Bab
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le 11 oct. 2021

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Tonton_Bab

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