...Il était une fin !
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le 7 oct. 2021
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Mourir peut attendre (No TIME TO DIE) : la critique
année : 2021
Mourir peut attendre de Cary Joji Fukunaga avec Daniel Craig, Léa Seydoux, Rami Malek, Christoph Waltz, Ben Wishaw, Naomie Harris, Jeffrey Wright, Ana de Armas et Lashana Lynch
James Bond revient sur grand écran après 6 ans d’absence, soit un écart presque aussi important qu’entre Permis de Tuer (1989) et Goldeneye (1995)
Résumé :
James Bond a quitté les services secrets et coule des jours heureux en Jamaïque. Mais sa tranquillité est de courte durée car son vieil ami Felix Leiter de la CIA débarque pour solliciter son aide : il s'agit de sauver un scientifique qui vient d'être kidnappé. Mais la mission se révèle bien plus dangereuse que prévu et Bond se retrouve aux trousses d'un mystérieux ennemi détenant de redoutables armes technologiques…
Préambule :
Souvenez-vous à la fin de 007 SPECTRE en 2015, le spectateur restait dans l’expectative quant à l’avenir de la saga cinématographique 007.
En effet, James Bond après avoir vaincu Blofeld décidait de démissionner des services-secrets et d’abandonner son permis de tuer pour aller couler des jours heureux (et une retraite volontaire bien méritée après 4 films) avec la doctoresse Madeleine Swann, fille de son vieil ennemi Mr. White et nouveau grand amour de Bond après la perte tragique de la femme de sa vie (dans le reboot et cette nouvelle timeline) Vesper Lynd, morte à la fin de Casino Royale.
On voyait donc ce bon vieux briscard de James s’en aller sous le soleil couchant au volant de sa voiture mythique : son Aston Martin DB5 flambant neuve en compagnie de Madeleine.
Quant est-il aujourd’hui ? Des années plus tard...
Avant de répondre à cette question et de vous donner mon avis sur le film et sur la conclusion de l’ère Craig qui a débutée en 2006 (15 ans déjà !), il est bon de revenir un peu en arrière à savoir quelque peu sur l’opus précédent et sur la gestation compliquée que fut NTTD aka Bond 25.
Dans 007 SPECTRE, Bond fait connaissance avec Madeleine Swann (jouée par Léa Seydoux) fille de l’assassin Mr. White (Jesper Christensen) apparut dans Casino Royale et Quantum of Solace, un tueur mystérieux et membre du SPECTRE une obscure organisation terroriste qui demeure le principal ennemi de 007. Dans le film, Madeleine a tenté de fuir son passé ainsi que tout ce qui avait un lien avec son père, devenue une psychiatre, elle se cache dans une clinique au cœur des Alpes Autrichiennes.
Après s’être opposé à Bond, elle accepte au final de l’aider à vaincre le SPECTRE et son leader Ernst Stavro Blofeld. Dans le dernier tiers du film, les scénaristes essaient de nous faire croire que notre agent secret favoris tombe réellement amoureux de Madeleine et qu’il trouve enfin dans ses bras le réconfort qu’il a toujours cherché suite à la perte de Vesper. L’idée est plutôt bonne sur le papier, mais dans le film, cette relation est beaucoup trop précipité et peu crédible pour croire que Madeleine n’est pas une conquête de plus dans les bras de James. A voir si NTTD corrige cette erreur et permet à Madeleine Swann d’être mieux exploitée et plus crédible comme amour rédempteur de 007.
Quant à la production de Mourir peut attendre, celle ci fut comment dire… chaotique.
Petit retour en arrière :
Bond 25 (sans titre à l’époque) est d’abord annoncé pour novembre 2019 avec Danny Boyle à la réalisation. Daniel Craig épuisé par le tournage de SPECTRE n’était par certain de revenir dans le smoking de Bond alors qu’il était bien en contrat pour 5 films.
En 2017, Daniel Craig officialise finalement alors son retour pour une ultime aventure.
En cours de production, Danny Boyle et son scénariste attitré John Hodge quittent le projet pour « différents créatifs ». Le film est alors repoussé en 2020 et un nouveau réalisateur est trouvé en remplacement : Cary Joji Fukunaga (co-créateur de la série True Detective).
Durant le tournage Daniel Craig se blesse gravement à la cheville et le tournage principal est interrompu (même si la seconde équipe continue à œuvrer sur le film pour les scènes d’action).
Le tournage est finalement terminé en novembre 2019.
D’abord prévu en février 2020, le film est finalement décalé une première fois, car en mars 2020, un certain virus nommé COVID va obliger Bond et le monde entier à revoir ses plans.
Le film fut donc décalé en avril 2020, puis en novembre de la même année avant d’être programmé fin mars 2021 puis finalement en octobre 2021.
De nombreux reports qui ont mis la patience des fans à rude épreuve et coûtés des millions de dollars aux producteurs du film, en plus de budget initial de l’œuvre estimé à 250 millions de dollars.
Alors que vaut donc ce film qui sort (ENFIN!) sur nos écrans :
Critique sans spoilers
Après presque 60 ans d’existence et 25 films officiels, je dirais que le premier mot qui me vient à l’esprit pour qualifier « Mourir peut attendre » est désarçonnant ! Après être sorti de l’avant-première, je suis resté sans voix ne sachant pas si j’avais aimé ou détesté le film. Pour la première fois de ma vie face à un film de saga, je me suis dit que je devrais revoir le métrage pour réellement m’en faire une opinion tellement celui-ci s’éloigne du cahiers des charges d’un Bond.
En effet, le film fait des choix tellement radicaux que cela bouscule le fan que je suis, et même si cela est une bonne chose de « casser la formule », on sort de la séance avec un sentiment de vertige et des interrogations telles que « qu’est-ce que je viens de voir ? ».
En un mot, le film a besoin « d’être digéré » pour en saisir toutes les subtilités et s’en faire une opinion claire.
C’est la raison pour laquelle, je ferai une critique complémentaire après d’autres visionnages de cet opus.
[MAJ] : après un second visionnage, connaissant déjà les rebondissements, j'ai vraiment adoré le film. Je l'ai pris comme un pur divertissement. C'est puissant, fort, audacieux et digne d'un James Bond classique. Pas le meilleur de Craig qui restera Casino Royale à mon sens, mais un très bon opus et un grand Bond qui marquera la franchise comme Goldfinger ou Skyfall avant lui, (notamment à cause de sa fin et de ses choix scenaristiques peu communs pour un Bond).
Néanmoins, il y a néanmoins des points sur lesquels je peux déjà émettre un avis :
POINTS FORTS
Premièrement la photographie est magnifique, il y a des plans sublimes et cela installe une ambiance intimiste qui lorgne quelquefois vers le film d’auteur, ce qui est très inhabituel pour un Bond mais bienvenu.
Ensuite les scènes d’actions sont vraiment bien menées et distillés tout au long du film (notamment le pré-générique). Le film a beau être le plus long de la franchise (2h43 au compteur!) on ne s’ennuie jamais. « Mourir peut attendre » est un véritable grand-huit cinématographique du début à la fin !
Les jeux de Léa Seydoux (Madeleine Swann) et Ana des Armas (Paloma) :
Après avoir été plus au moins bien écrit dans 007 Spectre, le personnage de Madeleine Swann gagne en complexité et en profondeur et l’on croit cette fois-ci réellement à la romance entre son personnage et James Bond. Son passé est également approfondit de belle manière est cela se révèle être un sacré atout dans l’écriture et la construction de Madeleine. 007 Spectre apparaît plus désormais comme un prologue à Mourir peut attendre pour son rôle et cela lui rend réellement justice.
Quant au personnage de Ana des Armas même si son temps d’écran est limité, elle apporte une véritable fraîcheur au film. Pétillante, espiègle et efficace, son incursion dans la saga marquera les esprits. C’est d’ailleurs un personnage que j’aimerais revoir dans la franchise un jour prochain.
Daniel Craig et la fin de son cycle : On dit que notre James Bond actuel joue différemment dans chaque de ses films et cela est particulièrement vrai pour celui-ci. Beaucoup plus loquasse et moins mutique, l’acteur nous offre une véritable palette d’émotions et de jeu qui tranche avec l’image de tueur implacable à laquelle il nous avait habitué. Beaucoup plus humain que dans ses autres films, le Bond de Craig et son ère resteront quelque chose d’unique au sein de la saga Bond (5 films pour une histoire) faisant de 007 un être faillible, humain dont Mourir peut attendre demeure la conclusion inattendue et crépusculaire.
Blofeld 2.0 : Christoph Waltz reprend ici son rôle de leader du S.P.E.C.T.R.E et offre une prestation plus en finesse que dans le film précédent qui a vraiment un impact sur l'intrigue. Blofeld est ici charismatique. Le sort du S.P.E.C.T.R.E dans le film est également intéressant et innatendu, même si expéditif et boucle de manière surprenante l'usage de l'organisation criminelle et de son chef au sein de l'ère Craig. On peut cependant déplorer une utilisation beaucoup moins pertinente dans les derniers films que dans les ères Connery et Lazemby qui dépeignaient le conglomérat comme une véritable menace pour James Bond à travers plusieurs épisodes et plusieurs méchants. Ici le S.P.E.C.T.R.E est un peu « sous utilisé » et beaucoup moins effrayant qu'autrefois. En effet, dans les derniers films S.P.E.C.T.R.E apparaît plus comme une ombre qui plane sur le monde intime de James (en numéro 1 la jalousie de Blofeld ; sa relation fraternelle avec James dans 007 Spectre !!! Grr..Mais Pourquoi ??) et "tire les ficelles" géopolitiques à grands renforts de discours et de réunions secrètes plutôt que d'actes répréhensibles concrets (pour rappel dans Opération Tonnerre, on volait des ogives nucléaires !!). On donc s'interroger au terme des cinq films sur la nécessité de faire revenir Blofeld et ses sbires au sein de la saga quand on en voit son usage, sans compter que plusieurs de ses membres et de ses ramifications sont passés sous silence ou survolés (à l'exemple de Quantum, ou du ministre Guy Haynes dans les 2 premiers Craig).
Finalement, c'est Mr. White semble être la nemesis la plus crédible et la mieux exploitée au sein du S.P.E.C.T.R.E. Véritable visage de l'organisation sous l'ere Craig, ses choix et sa présence même indirecte donneront aux cinq derniers films "un fil rouge" narratif consistant.
Les hommages aux autres films de la franchise et à l’œuvre de Ian Fleming : Mourir peut attendre est aussi un véritable patchwork d’hommages aux anciens films (notamment musicaux) qui ne fait pas l’affront de tomber dans la surenchère et le fan services à outrance.
L’humour est également très bien géré. Il y a des scènes et des dialogues très bien écrits qui font définitivement mouche.
La prise de risque : comme évoquer précédemment, Mourir peut attendre est un épisode à part dans la saga. Le film propose des choix scénaristiques et des pistes surprenantes dont l’audace mérite d’être saluée même si cela risque de dérouter certains spectateurs.
POINTS FAIBLES
Si je ne devais retenir qu’un point faible et pas des moindres dans ce nouveau Bond, c’est hélas son méchant. Rami Malek « fait le job » comme on dit mais il ne s’avère pas aussi marquant et mégalomane que Le Chiffre (Casino Royal) ou Silva (Skyfall) par exemple. De plus, on ne le voit pas suffisamment pour qu’il parvienne à s’imposer comme un antagoniste marquant de la saga.
AUTRES REMARQUES : Ce qui aurait pu être amélioré
Felix Leiter : retrouver le confrère américain de Bond (toujours joué par l'excellent Jeffrey Wright) est une bonne idée pour conclure l'ère Craig. Cependant, vue qu'il n'est apparu que trop brièvement au sein des films (2 films sur 5 même si mentionné dans 007 SPECTRE), on a du mal à croire à son amitié profonde avec James Bond surtout que lors de ses précédentes apparitions, Bond et lui venaient de faire connaissance. Son usage dans le film même si quelque peu maladroit est cependant un bel hommage au personnage et à sa complicité professionnel avec Craig.
MAJ : [au deuxième visionnage on accepte mieux cette relation si on se laisse simplement porté par le long-métrage et si on imagine qu'ils ont vécus des aventures hors des films].
Nomi (agent 00) : annoncée comme une révolution au sein de la saga par les producteurs, le personnage est hélas trop en retrait dans le film et n'a pas suffisamment d'épaisseur pour être efficace. Désignée comme l'héritière de Bond en service actif, elle occupe une fonction de faire-valoir au sein du récit. Un potentiel gâché avec une actrice qui contrairement à Ana des Armas est loin d'être aussi charismatique.
En conclusion : « Mourir peut attendre » est un film surprenant, dérangeant, qui joue avec les codes de la saga pour mieux les détourner. Et même si mon avis n'est pas encore tout à faire clair sur le film, c'est un bon James Bond qui prend des risques et c'est à saluer. Il sera intéressant à l'avenir de replacer ce film au sein de l'ère Craig (avec les 5 films vue à la suite) pour apprécier cette conclusion, voir ses qualités, mais aussi ses défauts et surtout juger la cohérence narrative des opus Craig.
Il sera aussi pertinent de voir les choix qui seront pris par rapport à l'avenir de la franchise au vue des partis prix du long-métrage.
Dans tous les cas, une chose est certaine : « James Bond reviendra ! ».
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2021 et La saga James Bond 007
Créée
le 28 déc. 2021
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