Une actrice ratée tombe amoureuse d'une sculpturale consoeur. Mais celle-ci préfère sortir avec le réalisateur grâce auquel elle commence à se faire un nom (Camilla Rhodes) à Hollywood. Impuissante, humiliée, folle de jalousie et frustrée - tant par sa nullissime carrière que par sa vie sexuelle -, l'éconduite engage un tueur afin d'en finir avec sa cruelle amoureuse. Avant que le crime ne soit perpétré, l'actrice ratée revit tout son parcours hollywoodien en songe, de façon idéalisée...
On regrettera que le réalisateur se soit laissé aller à une abondance de références à un onirisme de bazar se confondant avec un excès de symbolisme kitsch à tendance complotiste – des pièces sombres à l'intérieur desquelles de mystérieuses personnes tirent les ficelles de tout le milieu du cinéma ; un cow-boy « 3615 conseil » ; un clodo très effrayant caché derrière un restaurant ; une boite de Pandore qu'on ouvre dans un club nocturne dans lequel on apprend que « tout n'est qu'illusion » (sans blague ?) ; un couple de retraité « fonds de pension » au sourire figé qui passe par de tout petits trous.
Un film très énervant, donc. Était-ce utile d'en faire autant, de mélanger à ce point les intrigues, si ce n'est pour perdre le spectateur en route et lui donner l'illusion d'une grande œuvre incompréhensible – alors que le propos de fond est somme toute banal, ok, Hollywood est un monde d'illusion corrompu et injuste, d'accord. Pourtant, de par son intrigue à énigme et sa photographie sublime, ce film n'en demeure pas moins très agréable à regarder – c'est pourquoi on adore le détester.