Seule survivante d’un accident survenu sur Mulholland Drive, Rita (Laura Elena Harring) trouve refuge dans un appartement vide. Il s’avère être celui de Betty (Naomi Watts, un des rares intérêts de cette mascarade lynchienne), qui arrive tout juste du Canada pour s’installer à Hollywood, et débuter une carrière d’actrice. Dès qu’elle découvre l’accidentée, Betty cherche à l’aider, mais Rita ne se souvient de rien. A partir de là, on trouve pêle-mêle :
- un réalisateur qui se fait tromper par sa femme,
- un cowboy dont le seul but semble être d’enlever le peu de sens qui restait à l’intrigue tout en nous faisant croire que celle-ci est plus profonde qu’elle n’en a l’air,
- une liasse de billets qui n’a a priori d’autre but que de nous montrer qu’à Hollywood, on vit riche (merci, mais on le savait déjà...),
- une boîte bleue dont le seul mystère est de contenir le vide qui emplit le crâne de scénaristes ayant apparemment un urgent besoin de payer leurs impôts,
- une intrigue éclatée qui tente vainement de nous faire croire qu’elle a une cohérence,
- une bonne dose d’homosexualité pour bien souligner que tout ce spectacle plat et ennuyeux se veut sans doute dérangeant et provocateur,
- un cadavre qui ne revit que pour mieux se suicider,
- deux petits vieux charmants comme tout qui prennent soudain des allures de psychopathes,
- un clochard à qui on est venu en aide en lui offrant un rôle de figurant totalement inutile, etc…
Le seul lien entre ces différents éléments sera apporté par la potentielle bonne volonté d’un spectateur qui, s’il a un brin de bon sens, aura compris qu’il valait mieux s’endormir pour passer le temps…
En-dehors de Naomi Watts, aussi belle que talentueuse, pas grand-chose à tirer de ce récit, si ce n’est une volonté manifeste de la part de Lynch d’opérer une déconstruction en bonne et due forme pour masquer le manque de substance de son récit.
Evidemment, si on arrive à assembler les pièces du puzzle, on trouve vaguement un sens à cette histoire, mais encore aurait-il fallu nous donner envie de reformer le puzzle… Ou bien terminer le film une demi-heure plus tôt, afin de nous laisser sur un récit qui ne se suivait pourtant pas sans intérêt jusque-là, et nous épargner une longue séquence inintéressante au possible, qui tente de nous retourner le cerveau, mais qui ne parvient qu’à mettre en lumière l’évidente masturbation intellectuelle à laquelle s’est adonné Lynch, et qu’il voudrait bien nous voir imiter (alors qu’on ne voit pas bien ce qui pourrait nous y pousser).
Personnellement, je ne suis finalement sorti de cette panade qu’avec une plus grande admiration pour Christopher Nolan, qui s’avère décidément le seul réalisateur capable d’écrire des intrigues complexes mais intelligibles, et de dresser des intrigues à tiroirs tout en y instaurant une cohérence totale. Un art qui n'est visiblement pas à la portée de tous...
PS : Ne me demandez pas comment je suis arrivé à 4/10. J'ai tenté de trouver une raison à cette note qui paraît excessivement élevée au vu de ma critique, mais je n'ai trouvé aucune explication rationnelle...