Une route qui se dévoile par petits bouts
Franchement, au premier visionnage, je ne savais trop qu'en penser. C'était plaisant, fascinant même parfois, semé de scènes génialissimes (le théâtre, l'audition, la scène d'amour, le début, l'apparition du cow-boy, le flinguage dans l'immeuble...) mais j'étais un peu... comment dire... en mode "Je suis pas trop sûr d'où ça va... en fait même carrément pas".
Sur le DVD, on parlait de "pistes", d'"indices", confirmés par Lynch lui-même, comme si cette obscure méditation que j'imaginais pur plaisir de l'OVNI qui ne nous fait voir que ce qu'on y apporte avait un sens plus concret qui m'avait échappé.
C'est ce qui m'a incité à le revoir, toujours aussi captivé par l'univers, et me rapprochant un peu de la clé de l'énigme, percevant à chaque visionnage des éléments qui me manquaient la fois d'avant.
Puis, une fois, c'est devenu clair, limpide. Il y a un élément à comprendre, un élément capital, un élément phare qui éclaire tout. A cette lumière, ne restaient que quelques zones d'ombre que j'ai finies par dissiper après d'autres visionnages, fort de cette découverte essentielle.
Ce twist à rebours (je reste évasif pour ne pas spoiler et vous laisser le plaisir de la quête que j'ai eu) est une magnifique idée dramaturgique, comme un cri d'espoir insensé, la volonté illusoire de tout corriger.
Naomi Watts est grande et son couple avec Laura Harring restera parmi les plus glamours, complexes, énigmatiques et charismatiques du cinéma.